Laisser le champ libre

Loin de sombrer dans les affres des prises de position personnelles, comment faire pour que la politique redevienne une aventure collective ? D’autant plus que quand plusieurs têtes réfléchissent ensemble, elles ne peuvent qu'éviter de nous mettre dans l’ornière mais, au contraire, redonner les couleurs qui manquent tellement à la gauche départementale.

Les semaines passées, est-ce dans les meetings de la récente campagne de Gardanne que les socialistes devaient apparaître divisés ? Nous ne le pensons pas. Rien n’explique les prises de positions individuelles qui, loin de faire obstacle à la reconduction du maire sortant, ont, à l’inverse, facilité sa réélection. Voilà les socialistes pris en incapacité de contribuer au renouveau.

Est-ce dans la Provence d'hier que Jean-David Ciot devait s’exprimer sur son destin personnel ? Nous ne le pensons pas non plus. C’est aux socialistes qu’il aurait dû réserver la primeur de ses réflexions, alors que le mal est fait.




Hier soir, est-ce au sein du Conseil municipal d’Aix-en-Provence, où se dessinait l’avenir de la ville avec le tant attendu vote du Plan Local d’Urbanisme que les socialistes devaient se déchirer ? Bien sur que non, et nous sommes abasourdis de voir qu’entre ceux qui se sont abstenus, celles qui ne sont pas venues, celle qui n’a pas pris part au vote, ceux qui ont voté pour, le groupe socialiste et apparentés de la deuxième ville du département a explosé. Ne restent fidèles au mandat donné par les électeurs que nos amis Edouard Baldo et Lucien-Alexandre Castronovo soutenus par Charlotte de Buschère et Hervé Guerrera qui se sont opposés dignement.

Alors oui, à celles et ceux qui dénient tout caractère collectif à l’action publique, laissez le champ libre pour permettre aux citoyens de reprendre pied sur l’agora publique. Etre socialiste ne devrait pas être un métier. Etre socialiste ce n'est pas se battre pour sa chapelle ou sa famille... biologique. Etre socialiste, c'est à l'inverse, tout faire pour vivre un idéal collectif, émancipateur...

Ça fait trop longtemps que certains des élus en notre nom l’ont oublié. Nous devons nous remettre collectivement au travail pour retrouver les ressorts de l'effort indispensable annonciateur de nouvelles conquêtes.

Liste de questions

Aux municipales et départementales, les électeurs nous ont reproché notre ambiguïté vis-à-vis du système Guérini. C’est une réalité. Nous avons voulu laisser le soin à la justice de régler un problème politique. Ce fut une erreur. Mais force est de constater que nous poursuivons sans régler cette question.
La liste que nous proposons aux régionales reste dans cette logique. Elle recueille de nombreuses personnalités dont le nom est associé au système Guérini. Certains ont pris leur carte à Force du 13. Avec un bilan de voisin de zéro et une campagne départementale entièrement dédiée au soutien de Guérini, il y a des questions qui se posent.
D’autres se sont présenté avec une binôme Force du 13 et leur campagne départementale s’est clairement affichée en promotion du bilan du sortant, au point de se voir accolé l’étiquette de soutien indéfectible de l’ancien président du cg13…
Avec ces nombreux sortants battus dès le premier tour, des questions pourraient se poser. Elles ne le sont pas.
A ces guérinistes pur sucre se rajoutent des candidats de convenance ayant appelé à l’alliance avec lui. Aucun signal n’est donné dans cette liste de personnalités éligibles, ayant eu des prises de position tranchées. Celles qui l’ont fait sont reléguées en queue de liste et ont déclaré qu’au vu de sa composition, elles ne voulaient plus en être. Encore des questions.
Au-delà de ces fidélités, le PS est retombé dans ses errements. Chaque parlementaire a placé son ou ses pions. Idem pour certains anciens parlementaires !
On peut écrire toutes les motions de congrès que l’on veut, les électeurs verront dans cette liste une caricature de coupure avec les citoyens. Faut-il s’en inquiéter ?  Certainement.  Est-il trop tard pour agir ? Non assurément.
Mais sachons poser le débat sans anathème. Nous avions chiffré notre décote par rapport au désamour national : 7 % en 2012 ; les résultats des dernières départementales ont montré qu’elle est désormais plutôt à 11. Reste à ce que cette décote de 11 % ne s’applique pas aussi à notre liste régionale. C’est tout l’enjeu du débat politique. C’est la dernière question qui résume toute les autres. Et cela devrait d’ailleurs être la seule. Voilà une perspective pour la visite de Cambadélis dans les jours qui viennent.
A laquelle nous voulons être associés. Sereinement.


***

Notre lettre 39 complète



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Gardanne : un enjeu départemental

Dimanche le premier tour d’une énième confrontation a une importance particulière. Disons-le tout net : le 12 juillet pas une seule voix ne doit manquer à François-Michel Lambert. Si vous avez des amis qui habitent Gardanne, appelez-les, dites-leur. Ce n’est pas une élection comme une autre.

On ne peut pas expliquer avoir été socialiste, être UDI, avoir expliqué comme nous le savons à Renouveau que l’on peut acheter toutes les cartes socialistes que l’on veut, pour se muer ensuite en jeune premier de la politique. Monsieur Garella est l’archétype de ce que l’on ne doit plus voir dans les Bouches du Rhône. L’argent privé n’est pas un sésame. Etre du côté des puissants, n’est pas un sauf-conduit. Avoir les moyens ne donne aucun droit supplémentaire.

A l’opposé, François-Michel Lambert est un parlementaire dont le travail est reconnu.. Qui se bat pour ses idées et pour des solutions viables. Son ancrage et la liste qu'il conduit montre sa volonté de réussir avec les citoyens. A Gardanne, il n’y a pas photo. Vous voulez le développement économique, la stabilité politique et l'indispensable renouveau des pratiques en Mairie ? Votez et faites voter François-Michel Lambert. Son élection montrerait enfin que, dans notre département, le pire n’est pas toujours sur !

Vacance

Nous avons eu mille fois l‘occasion de dire que la fédération socialiste des Bouches du Rhône fonctionnait mal. Aujourd’hui, il semble que ce ne soit plus seulement qu’elle fonctionne mal, c’est qu’elle ne fonctionne plus du tout.

C’est bien simple que s’est-il passé depuis Poitiers ? A part les votes internes qui n’intéressent pas nos concitoyens, si l’un ou l’autre d’entre vous a remarqué quelque chose de notable, qu’il (ou elle) nous prévienne.

Le pire c’est que cette vacance du pouvoir ne dérange personne ou presque. Les gérants d’épicerie politique ne sont pas mécontents : un parti moins vigoureux suffit à leur bonheur. Avec moins, ils peuvent faire plus : inutile de mettre trop d’énergie pour faire prospérer sa franchise ou se mettre à son compte. Les conservateurs  ne sont pas mécontents non plus : sans rien faire, ils savent que rien ne change et que leurs intérêts sont préservés. Pourtant le danger est là qui guette, la demande de politique plus que jamais pressante, les enjeux de la crise économique à la crise en Méditerranée dessinent les contours de ce qu’il faudrait faire.

« Pas grave » pensent-ils. « L’usure du pouvoir, connais pas ! » Pourtant pire que l’usure il y a la vacance qui  creuse les sillons de l’abstention et du vote extrême. Et la vacance est bien là, béante.

Lettre spécial Congrès

Nous avons toujours considéré que la remise à plat de notre fédération nécessitait deux congrès pour nous remettre d’aplomb. Deux congrès, sans que les mandats des Bouches du Rhône ne soient portés dans les décomptes nationaux, afin d’éviter les tentations, les affrontements des courants et la bataille d’égos.
Nous n’avons pas été entendus. C’est regrettable. Mais faisons avec.
Comme pour tous les votes internes, rappelons que RenouveauPS13 ne donne AUCUNE consigne de vote. Et que ceux de nos militants qui s’engagent, le font à titre personnel.
Inutile dans ces circonstances de prêter à RenouveauPS13 un quelconque ralliement, une quelconque inclination pour l’une ou l’autre des motions. D’ailleurs le titre de notre contribution y suffit : « A gauche, fabriquons un renouveau citoyen et républicain ». Ainsi chacun s’y retrouve.
Et ce sur quoi nous sommes plus que jamais intransigeants, c’est la lutte contre la fraude. Nous serons intraitables avec les récidivistes. Alors comme les militants qui oeuvrent à RenouveauPS13, si vous constatez une quelconque fraude appuyez sur le bouton rouge.
https://docs.google.com/forms/d/1p3MHn1fFqeCovJLpEw4JAQMpZDaux61RWYuA9BwM8EM/viewform?usp=send_form

Et gardez les yeux ouverts. Votez pour qui vous voulez. Et ne renoncez jamais sauf à laisser le pouvoir à ceux qui y sont ! Et entendent bien y rester coûte que coûte !


***


Non au Carnaval, Oui au Congrès



Tradition presque universelle comme l’a montré la très belle exposition récente du MUCEM, le carnaval a une fonction sociale bien ancrée de travestissement permettant à la fois d’être l’autre et de désacraliser ce que chacun respecte, parfois malgré lui, tout au long de l’année.


Tradition bien ancrée chez les socialistes, le congrès a une fonction duale de définition d’une ligne politique et de désignation de ses responsables dans des instances dont les dénominations ésotériques masquent difficilement leur perte d’influence dans la société réelle.


Et c’est ainsi que ces dernières semaines, nous pointons, dans notre belle fédération des Bouches du Rhône, la tentation de transformer le Congrès en Carnaval. 


Là où ils sont, ceux qui œuvrent à RenouveauPS13 se disent que décidément, il est bien difficile d’extirper la tentation d’un responsable socialiste de porter un masque de Carnaval pour jouer un rôle apparent, bien loin de convictions, quand elles existent.


Il faut dire que le national y a mis du sien. Au déroulement du Congrès, s’ajoute la composition des listes régionales. Comme s’il fallait conjuguer les plaisirs pour faire que se réveillent tous les appétits. Même si à l’arrivée, un résultat parfaitement indigeste est présenté aux électeurs. Alors, dans notre département, nombreux se révèlent les adeptes du si vieil adage : « mieux vaut régner sur un tas de cendres que de partager en intelligence la responsabilité de reconquêtes ».


Là où ils agissent, fidèles à leur tradition de ne pas donner de consigne dans les votes internes, ceux qui œuvrent à RenouveauPS13 continueront de dire deux choses :


-    Il serait inacceptable que les enfants perdus du Guérinisme, en recherche active de nouveau tyran, soient tentés de faire du zèle dans les résultats électoraux de leurs fiefs, travestissant opportunément les résultats. Nous connaissons trop bien cette maladie congénitale du socialisme des Bouches du Rhône. Non, quand un(e) camarade se présente, ce n’est pas une dizaine qu‘on pointe. Oui, on laisse chaque camarade libre de son choix confidentiel, sans qu’il (elle) en ait à se justifier ou en soit redevable. Non, un(e) camarade inconnu(e) qui n’a jamais été présenté(e) dans une section ne peut pas voter, même s’il (elle) se mettait opportunément à jour de cotisation, le soir du vote.



-     Il serait inacceptable que les combattants de la 25ème heure, ceux qui expliquent avoir toujours été opposés au tigre de papier de Calenzana, soient les mêmes qui aujourd’hui pourfendent tel ou tel dans des attaques ad hominem à la bassesse abyssale. Nos prises de position ont toujours été affichées. Cette clarté semble accentuer la crainte que nous suscitons. Pourtant, nous ne préconisons aucune chasse aux sorcières. Nous n’avons ni rancune, ni compte à régler. Mais de grâce laissons les procédures devant les commissions des conflits se dérouler sans alliance contre-nature, de surcroît indicible. Nous avons un objectif politique : remettre en état de marche un appareil qui ne l’est plus, afin de lui redonner la capacité à impulser une reconquête collective.



Avec ce viatique en bandoulière, nous constatons l’extension de la pratique carnavalesque à la composition de la liste départementale des régionales. Un premier bal costumé a été donné pour la tête de liste. Chacun y participe. Fort d’un accord avec un premier, on invite à danser le second.  Peu importe, que chacun s’épuise, l’essentiel est de faire sentir que les Bouches du Rhône sont un territoire qui se dérobe. Dans le même temps, chacun se prépare pour le deuxième bal, celui de la désignation d’une candidate sur la 3ème circonscription, en perspective du remplacement d’une ancienne députée socialiste.


Quand au travestissement des individus, s’ajoute celui des réalités, il est temps de siffler la fin de la partie,  Face à la médiocrité, nous ne sommes jamais restés l’arme au pied, et encore moins la larme à l’œil ! Plus que jamais, le temps est à l’action.

Je n'ai pas de leçon de socialisme à recevoir ... et je vous emmerde

Chacun connait la légendaire convivialité de la fédération socialiste des Bouches du Rhône vantée par Alain Richard, après la réécriture alerte de son rapport par Jean-Noël Guérini et Jean-David Ciot. 

La réunion de section de la 312 de jeudi dernier en a été l'illustration pafaite. 

Elle a permis au secrétaire de section de rappeler qu'il n'avait aucune de leçon de socialisme à recevoir. La Provence s'en était déjà faite l'écho à sa manière inénarrable de tendre le stylo pour ne rien dire. Mais ce secrétaire de section illustration vivante de népotisme n'a pas dit que ça. Outre une référence appuyée à des pratiques solitaires reprises par Médiapart que la décence nous empêche de reproduire, il a insulté l'assemblée dans une déclaration tonitruante "Je vous emmerde". De quoi motiver les troupes.

Ce ne sont donc pas seulement des leçons de socialisme qu'il devrait recevoir pour ânonner que le socialisme n'est ni l'asservissement, ni le clientélisme, encore moins le népotisme, mais un double cursus avec un rattrapage en politesse.

Faute de quoi, sans changement profond, c'est au nanisme politique que nous serons bientôt collectivement rabaissés. De quoi vite lire nos propositions pour sortir de l'ornière dans laquelle ces messieurs nous ont mis, sans jamais esquisser un geste pour en sortir.


Sortir la fédération de l'ornière

Chacun aura pu mesurer la capacité de la direction fédérale sortante à tirer les enseignements du scrutin départemental. Autrement dire "appeler un chat un chat", une défaite par son nom, sans langue de bois, analyser avec lucidité les errements de ceux qui nous y ont conduit et travailler collectivement au redressement.

Dans ces circonstances, il nous est apparu opportun de proposer un texte transmotions. C'est plus simple et efficace, que d'attendre un changement de cap du premier secrétaire que Guérini nous a laissé.

"A gauche, fabriquons un renouveau citoyen et républicain" trace le chemin pour sortir la fédération des Bouches du Rhône de l'ornière dans laquelle elle s'est abimée. Cette proposition est la propriété de chacun qui voudra bien se donner la peine de la lire ou de s'en faire l'écho. En quatre parties, elle trace un bilan et dessine un avenir pour sortir notre fédération de l'ornière. Il n'y a plus qu'à. 

Bonne lecture !
 

Transparence

L'information et la transparence devraient être les maître-mots de notre fédération. Il n'en est rien. Alors pour ne pas renoncer à ce que devrait être une fédération digne de ce nom, nous mettons en ligne les circulaires fédérales en lieu et place de ... la fédération.

Pour candidater aux élections régionales : c'est ici

Pour tout savoir sur le Congrès fédéral et changer le premier secrétaire que Guérini nous a laissé : c'est là.

Bonne lecture et ne riez pas trop de voir le nom patronymique du premier fédéral (presque) à toute les pages. Ça finira bien par passer.

Congrès, mode d’emploi

Surprenante convocation.

Dans l’urgence, Jean-David Ciot  convoque une Assemblée Générale de Présentation des Contributions Générales déposées … il y a plus de 2 mois ! A 2 jours du dépôt des motions nationales d’orientation.

Il est visiblement en plein déphasage le premier fédéral que Guérini nous avait laissé. 

Comme si les militants n’avaient pas mieux à faire. Par exemple discuter de la raclée mémorable que notre Parti vient de prendre aux élections départementales dans les Bouches du Rhône, puisque comme nous le redoutions, à la défaite nous avons ajouté le déshonneur. 

Ça ne vaudrait pas une discussion ouverte, sincère avec les militants plutôt qu’un enfumage en règle auquel vont se prêter ceux qui ne rêvent que de faire tomber le gouvernement dans le même élan avec lequel ils ont prêté la main aux pratiques torves de Jean-David Ciot ? 

A RenouveauPS13 nous n’avons jamais manqué de constance notamment pour rappeler qu’avant de s’attaquer aux réflexions stratosphériques sur lesquelles nous n’avons collectivement plus aucun poids, mieux vaudrait s’attacher à régler une bonne fois pour toute notre capacité à rétablir une image crédible auprès de nos électrices et nos électeurs. 

Notamment en changeant de chef de file.          

Un monde sans sanction ?

A force de se voir qualifié d’incontournable, d’insubmersible ou d’indéboulonnable, Jean-Noël Guérini avait fini par le croire lui-même. Un certain nombre de journalistes et de responsables politiques aussi.

A regarder de près le Parti socialiste aussi  l’a jugé incontournable. C’était même devenu l’alpha et l’omega de sa stratégie. Rappelons-nous. La mansuétude organisée avec laquelle il est sorti du rapport Richard laisse pantois. Faut-il redire qu’un grand nombre de socialistes sont allés lui apporter des témoignages de complaisance, largement chapitrés par son cabinet ? La permanence du soutien dont il a fait l’objet interroge. Il y a à peine trois mois,  ils étaient encore 23 conseillers généraux à appeler à une alliance avec lui, sans que la fédération socialiste n’y trouve rien à redire. Dans l’intervalle Jean-David Ciot faisait tout pour protéger Guérini et préparait un ralliement de troisième tour, afin de lui permettre de rester en place. D'autant que, comme nous l'avons montré, le découpage avait été, plus que protecteur.

Si aujourd’hui Guérini n’est plus qu’un tigre de papier, les guérinistes sont encore là. La fédération socialiste a présenté l’un d’entre eux à la présidence du Conseil général ; un autre prend en main la destinée d'un groupe au Conseil départemental que nous ne saurions considérer comme socialiste. Le paradoxe est que si Guérini a été sanctionné pour ses pratiques, seule la fédération socialiste des Bouches du Rhône continue de croire qu’elle navigue dans un mode sans sanction.

Pourtant, la seul réalité devrait être de se soucier de ce qu'attendent nos électeurs. Nous sommes bien placés pour le dire car, jamais, nous n'avons été associés de près ou de loin au système aujourd'hui rejeté.

Les habitants des Bouches du Rhône veulent à la fois un message clair qui leur permette de s’assurer que nous avons compris les erreurs commises et une offre politique empreinte de renouveau à même de les convaincre que nous agissons désormais avec, comme seule boussole, l'intérêt général.

Guérini parti, la seule stratégie de Jean-David Ciot semble être de considérer les guérinistes restés au PS comme incontournables. C'est pour lui la meilleure des antidotes à tout débat sur sa stratégie. Pourtant, ayons la lucidité de tirer les  enseignements de la séquence. Il ne suffit plus de parler pour exister, il faut savoir partir d’un nouveau pied, qui ne soit ni replâtrage, ni chasse aux sorcières.

Bouches du Rhône : une alternance très particulière

Les circonstances du basculement à droite du département pourraient être oubliées au milieu d'un mouvement d'ampleur national. C'est d'ailleurs le calcul cynique parmi les socialistes alliés de Jean-Noël Guérini.


Les circonstances
 
Le Parti socialiste s'est avéré incapable d'organiser la rupture avec un système gangrené par les affaires judiciaires et contrôlé par le Conseil général d'où s'exerçait une tutelle sur la fédération socialiste. Tous les moyens ont été bons : un premier fédéral comme homme lige, un rapport Richard caviardé, des prises de positions permanentes contre la politique du Gouvernement, l'utilisation de l'argent public à des fins électorales, l'appel de 23 conseillers généraux à une alliance avec La Force du 13, groupuscule localiste et sectaire, des investitures entachées de tricheries. Pour les départementales, la fédération socialiste aura été jusqu'à organiser des binômes PS - Force du 13. Ces agissements conjugués ont désorienté et démobilisé l'électorat de gauche


Le résultat

La droite aura donc la charge de remettre le Conseil général en état de marche. Elle devra le faire sous la pression d'une extrême-droite que la politique de Gribouille de la Fédération socialiste a permis de conquérir des espaces de plus en plus grands. Heureusement, elle le fera avec l'opposition de quelques socialistes de conviction dont nous saluons l'élection.


Le renouveau

Et c'est justement aux socialistes de conviction rassemblés de faire que les enseignements de cette situation soient tirés :
  • L'homme lige de Jean-Noël Guérini doit présenter sa démission : avec l'écroulement du système, les raisons de la présence de Jean-David Ciot se sont envolées ;
  • La farce de la désignation d'un socialiste à l'élection à la présidence du Conseil général dot être arrêtée : la décision appartient aux seuls conseillers généraux qui n'ont pas signé l'appel à l'alliance avec Guérini ;
  • La préparation du Congrès du Parti socialiste doit se faire sans que ceux qui ont poursuivi leur soutien au système ne puissent continuer d'influer sur le devenir de la Fédération.
Faute de quoi, nous n'aurions aucune capacité à recouvrer la confiance de nos concitoyens. A la défaite et au déshonneur, nous ajouterions l'indécence. La fédération du Parti socialiste doit se refonder à partir de celles et ceux qui l'ont quitté, ont été écartés et connaissent le prix de la liberté.
 
Ce soir de déflagration annoncée, c'est la seule perspective pour construire le renouveau.


Et dire qu’avec tout ça, je ne suis même pas au 2ème tour !

Au fond, dans les moments de solitude, nombreux en politique, je me rassurais en me disant qu’une élimination au premier tour n’était pas envisageable, encore moins au second. Que Jean-Noël avait  bien verrouillé l’affaire. Que sa stratégie était la bonne. Et que si des voix manquaient, certains élus de droite allaient nous vendre la leur.

Le moment d’après, du fait de cette ambiance pourrie, je doutais. Comme je doute depuis le début, le tout début. Depuis le moment où j’ai senti le piège que Jean-Noël refermait sur moi.

Je l’ai reçu dans la commune. Fort en gueule, avec sa besace pleine de subventions. Je les avais obtenus sans trop ramper. A l’époque, les caisses se vidaient aussi vite que les échéances arrivaient, les sénatoriales d’abord, puis les départementales. Les millions valsaient dans son vaste bureau du 9ème étage. Il ne pouvait rien nous refuser et chacun faisait ses emplettes. C’était le prix de notre allégeance, le salaire du déshonneur. Avec les yeux fermés de la Préfecture et même des articles louangeurs de la presse.

Je ne voulais pas de Force 13. Pourtant j’ai signé l’appel à un accord avec la Force du 13. Même Cambadélis n’a rien dit. Alors, je suis allé me fourvoyer à l’inauguration de son local. J’ai fait la claque devant ses larbins et les caméras. Au fond, je ne voulais pas de la mort du PS. Pourtant je n’ai rien fait Je n’ai rien dit me glissant entre les phrases alambiquées de Jean-David Ciot.

Dans le même temps, je n’ai rien fait pour retenir tous ces militants de conviction qui quittaient le navire. Peu importe. On en a déjà tellement perdu des sections ! Même à Aix, le PS ne veut plus rien dire. La-bas ils sont passé de deux sections à une demi ! A Gignac il était 25 militants, il  y en a plus qu’un ! Le maire PS est passé  avec armes et bagages à La Force du 13. De toute façon, tout le monde s’en fout. Dès fois je me dis qu’ils iraient au FN, ça ne ferait pas plus de bruit.

De fait, personne n’a rien fait pour tenter d’imaginer un plan B, sans lui, contre lui, en essayant de trouver le point commun pour résister. J’ai écouté Mario Martinet et sous discours prémâché. J’ai été lâche, nous avons été lâches. Avant tout, nous avons pensé à nos petits avantages quand les circonstances commandaient de préparer l’avenir. Nous avons joué perso quand seul le collectif pouvait nous permettre de gagner

En politique il faut toujours beaucoup de lucidité et un peu d’audace pour réussir.  C’est ce qui m’a manqué. Pendant ma campagne, je n’ai pas affiché de logo. Sur mes bulletins de vote pareil. Et quand à Arles, dans une réunion fédérale du Parti socialiste on m’a proposé  la grosse ficelle du slogan identique « Faire gagner les Bouches du Rhône », j’ai marché.
 
Je me suis appuyé sur le bilan. Jean-David Ciot a même réussi à faire gober aux militants socialistes que le département était bien géré par un président cinq fois mis en examen. Alors pourquoi ne pas expliquer la même chose aux électeurs ? En plus, à longueur de pages, la Provence répète la même litanie.

Avec tout ça, je n’ai rien vu venir. Pourtant, j’aurais mieux fait d’incarner la rupture. C’est ce que les électeurs attendaient. J’ai fait dans le bleu, un peu comme l’UMP, avec du jaune pour la couleur locale. J’ai écouté les autres, ceux qui nous flattent, mais au fond nous prennent pour des sous-merdes.

J’aurais dû me rappeler que chaque fois que le PS est parti à une élection en cachant ses couleurs, il a perdu. Mais je n’allais pas mettre Force 13 quand même ! Il fallait bien que je ruse pour tromper mes électeurs. Suivre la consigne, ne pas crier trop fort que je roulais pour Jean-Noël, passer entre les gouttes.

Et ne pas leur dire trop fort, qu’au fond je reste profondément de gauche. Je déteste Nicolas Sarkozy et je ne pense pas que le Pen soit compatible avec la République…

Ce grand écart m’a tué, il faut bien le reconnaitre. Quand je vois les scores honorables de tous ceux qui se sont présentés sous l’étiquette d’un vrai PS, clairement anti Guérini, je me dis que j’ai fait une belle connerie. 

Mais cette histoire de Métropole m’a pris le chou. Vous savez, ce grand débat qui nous occupe depuis des mois, auquel plus personne ne comprend rien. Avec mes collègues maires, on s’est monté le bourrichon. On a laissé le ravi de Mimet s'ériger en porte-parole, c'est dire le niveau.

Je me demande si on n’a pas été un peu trop loin dans la défense de nos communes. Si notre insistance n’a pas fini par mettre la puce à l’oreille de nos électeurs. Vu que c’était justement nos petits intérêts qu’on défendait.

Aux municipales j’avais sauvé ma peau. Mais j’aurais dû sentir que mes électeurs étaient tout prêt de basculer, qu’il fallait que je sois clair dans mes choix. Aux sénatoriales je me suis planté en confondant le vote des grands électeurs avec la vie réelle. Aux départementales je me suis perdu en oubliant mes convictions.

Pendant les fêtes de Noêl, un ami m’avait dit "que cette affaire allait mal finir. Que choisir Guérini, c’était avaler un poison mortel". Il m’avait dit "c’est le baiser du cobra, une insulte à l’intelligence. Qu’en persistant dans cette voie, on aurait le déshonneur et la défaite". Je n’ai pas voulu l’entendre. J’avais l’impression de lire la lettre de Renouveau. Leur côté moraliste, le caractère inexorable de la chute. Tu as vu ce qu’ils ont mis à Loïc l’autre jour ? Une grande baffe. Juste avant le scrutin, l’air de rien. Nos quatre vérités, comme ça en deux cents mots.

Maintenant c’est terminé. On va tous sortir par la petite porte. Le PS renaitra de ses cendres. J’en suis convaincu. J’ai enfin saisi les messages subtils de notre électorat. Je me tâte maintenant. Dire tout ce que j’ai vécu. Ou fermer ma gueule. L’air de rien. Faire l’union des lâches. Ou alors parler de la nécessité du Renouveau. J’hésite.

Le pot aux roses des départementales

En regardant les résultats des élections à Marseille et dans le département, chacun s'accorde à annoncer la fin du guérinisme, nous les premiers dès le 19 février (vous avez bien lu), actualisé hier soir dès 22 heures 30, dans un communiqué ensuite largement repris par les uns et les autres.

Ce matin, à tête reposée, une analyse au fond, comme nous nous efforçons de le faire dans la rubrique COMPRENDRE de nos lettres révèle une véritable surprise que personne n'a jamais voulu voir.

Souvent nous avons expliqué comment Jean-Noël Guérini a pu régner sans partage à partir du Panier dans un des plus petits cantons urbain de France. Cette réalité électorale était couplée avec une réalité économique et sociale puisqu'en maintenant son canton dans une extrême pauvreté, il avait pu mener sa politique clientéliste.

Ce matin, notre grande surprise à la lecture des résultats montre que rien n'a changé ou si peu. 

La série de chiffres des inscrits dans les différents cantons de Marseille montre que le canton de la doublette Narducci - Guérini est celui qui compte le moins d'inscrits de la ville ...


... et le moins de suffrages exprimés ce qui maintient le poids de son emprise clientéliste.



Ainsi pour mesurer la différence entre le canton de la doublette Narducci - Guérini et celui où se présentait les candidats Gamerre - Ohanessian, ce sont 70 % d'électeurs de plus qui sont inscrits dans le canton 7 de Marseille par rapport au canton 2 ! C'est plus que la barre fixée par le Conseil constitutionnel, même si elle est fixée au nom du « principe d'égalité devant le suffrage » et exige que la population d'un canton ne s'écarte pas de plus de 20 % de la moyenne du département. 

Reste une question, pour bénéficier de tels avantages, qui lui permettent de remporter sans coup férir ou presque son élection en mobilisant la très petite clientèle (environ 2 000 électeurs dont certains semblent ne pas résider sur la canton) qu'il arrose consciencieusement depuis des années, de quelles complicités a pu bénéficier Jean-Noël Guérini ?

Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



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Nos propositions pour sortir de l'impasse