Non au Carnaval, Oui au Congrès



Tradition presque universelle comme l’a montré la très belle exposition récente du MUCEM, le carnaval a une fonction sociale bien ancrée de travestissement permettant à la fois d’être l’autre et de désacraliser ce que chacun respecte, parfois malgré lui, tout au long de l’année.


Tradition bien ancrée chez les socialistes, le congrès a une fonction duale de définition d’une ligne politique et de désignation de ses responsables dans des instances dont les dénominations ésotériques masquent difficilement leur perte d’influence dans la société réelle.


Et c’est ainsi que ces dernières semaines, nous pointons, dans notre belle fédération des Bouches du Rhône, la tentation de transformer le Congrès en Carnaval. 


Là où ils sont, ceux qui œuvrent à RenouveauPS13 se disent que décidément, il est bien difficile d’extirper la tentation d’un responsable socialiste de porter un masque de Carnaval pour jouer un rôle apparent, bien loin de convictions, quand elles existent.


Il faut dire que le national y a mis du sien. Au déroulement du Congrès, s’ajoute la composition des listes régionales. Comme s’il fallait conjuguer les plaisirs pour faire que se réveillent tous les appétits. Même si à l’arrivée, un résultat parfaitement indigeste est présenté aux électeurs. Alors, dans notre département, nombreux se révèlent les adeptes du si vieil adage : « mieux vaut régner sur un tas de cendres que de partager en intelligence la responsabilité de reconquêtes ».


Là où ils agissent, fidèles à leur tradition de ne pas donner de consigne dans les votes internes, ceux qui œuvrent à RenouveauPS13 continueront de dire deux choses :


-    Il serait inacceptable que les enfants perdus du Guérinisme, en recherche active de nouveau tyran, soient tentés de faire du zèle dans les résultats électoraux de leurs fiefs, travestissant opportunément les résultats. Nous connaissons trop bien cette maladie congénitale du socialisme des Bouches du Rhône. Non, quand un(e) camarade se présente, ce n’est pas une dizaine qu‘on pointe. Oui, on laisse chaque camarade libre de son choix confidentiel, sans qu’il (elle) en ait à se justifier ou en soit redevable. Non, un(e) camarade inconnu(e) qui n’a jamais été présenté(e) dans une section ne peut pas voter, même s’il (elle) se mettait opportunément à jour de cotisation, le soir du vote.



-     Il serait inacceptable que les combattants de la 25ème heure, ceux qui expliquent avoir toujours été opposés au tigre de papier de Calenzana, soient les mêmes qui aujourd’hui pourfendent tel ou tel dans des attaques ad hominem à la bassesse abyssale. Nos prises de position ont toujours été affichées. Cette clarté semble accentuer la crainte que nous suscitons. Pourtant, nous ne préconisons aucune chasse aux sorcières. Nous n’avons ni rancune, ni compte à régler. Mais de grâce laissons les procédures devant les commissions des conflits se dérouler sans alliance contre-nature, de surcroît indicible. Nous avons un objectif politique : remettre en état de marche un appareil qui ne l’est plus, afin de lui redonner la capacité à impulser une reconquête collective.



Avec ce viatique en bandoulière, nous constatons l’extension de la pratique carnavalesque à la composition de la liste départementale des régionales. Un premier bal costumé a été donné pour la tête de liste. Chacun y participe. Fort d’un accord avec un premier, on invite à danser le second.  Peu importe, que chacun s’épuise, l’essentiel est de faire sentir que les Bouches du Rhône sont un territoire qui se dérobe. Dans le même temps, chacun se prépare pour le deuxième bal, celui de la désignation d’une candidate sur la 3ème circonscription, en perspective du remplacement d’une ancienne députée socialiste.


Quand au travestissement des individus, s’ajoute celui des réalités, il est temps de siffler la fin de la partie,  Face à la médiocrité, nous ne sommes jamais restés l’arme au pied, et encore moins la larme à l’œil ! Plus que jamais, le temps est à l’action.

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Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



Version téléchargeable.


Nos propositions pour sortir de l'impasse