REVUE DE PRESSE EDIFIANTE

Mercredi 23 mars  2011

La pression s'accroit à Marseille sur Jean-Noël Guérini


Le PS Marseille n'est plus ce qu'il était. Réputé pour sa faculté à voter au canon, à marcher au pas derrière son premier fédéral, il faisait un peu peur - et parfois également envie. Mais quelque chose est en train de changer. Ce n'est encore qu'un frémissement, mais dont le scrutin de dimanche soir a amplifié le souffle. La pression s'accroit sur Jean-Noël Guérini, patron de la fédération et du conseil général. Alors que la situation du PS local préoccupe la rue de Solférino et revenait aussi, hier matin dans les discussion (houleuses) de la majorité présidentielle, lors du petit déjeuner hebdomadaire autour de Nicolas Sarkozy, les langues socialistes se délient à Marseille. Jean-Noël Guérini promet en guise de lest qu'il lâchera après les cantonales le poste de premier fédéral. Pas sur que cela suffise à calmer désaroi et ras-le-bol que l'on sent monter dans le PS marseillais...

Le premier tour des cantonal a été reçu comme un choc à Marseille. La présence du FN dans les 11 cantons renouvelables (papier ce matin dans Libé pour essayer d'en expliquer la cause et les conséquences), mais aussi le recul du parti socialiste, qui perd un nombre effrayant de voix par rapport aux cantonales de 2004. En sept ans, le PS voit s'envoler plus de 20.000 électeurs marseillais, soit plus de la moitié de ceux qui avaient voté pour les candidats qu'il soutenait en 2004.
Le siphonage semble être allé du côté des abstensionistes, vers Europe écologie, qui s'implante un peu plus et dont deux jeunes candidats confirment dans le centre les espoirs que les écologistes placent en eux (  Flora Boulay, 15,44% et Sébastien Barles, 18,65%), et vers le Front de gauche, qui progresse lui aussi (plus de 8% à Marseille).

Pour plusieurs responsables - et de nombreux militants - socialistes, les affaires ont pesé. Des bureaux acquis traditionnellement au PS se sont massivement abstenus dimanche. Pourtant, le soir des résultats, Jean-Noël Guérini affirmait encore que les affaires n'avaient pas joué. Ce qu'il annonçait pendant toute la campagne, mais que les urnes contredisaient. "C'est faux, tranche Michel Pezet, qui a eu l'occasion de le dire en direct à son président. On a tous eu dans la rue des gens qui nous ont dit que tant qu'on n'aura pas fait le propre chez nous, il faudra pas compter sur eux". Patrick Mennucci confirme: "Il faut dire la vérité. Les affaires ont joué. Il a fallu se justifier auprès de nos électeurs".

Lors d'un conseil fédéral élargi, lundi, aux secrétaires de sections et aux candidats, Jean-Noël Guérini a fini par reconnaître que les affaires avaient pesé. De deux ou trois points, selon lui. Mais au-delà de ce bilan comptable, le PS, surtout, ne profite pas de l'effondrement de l'UMP (derrière le FN dans 10 cantons sur 11). Pire : ses résultats masque la gifle de la droite. En nombre de sièges en effet, elle devrait progresser puisque le PS a déjà laissé sur le carreau dimanche deux de ses conseillers sortants, et dans LE secteur clé pour la conquête de la ville aux prochaines municipales.

Au Camas, Antoine Rouzeaud, vice président (PRG) de Jean-Noël Guérini connait une véritable déroute: il perd en route la bagatelle de 15 points. Lavage, rinçage et essorage. Vice-président chargé de la propreté (il est vrai que cela n'aide pas) de la communauté urbaine de Marseille, l'élu est un proche d'Alexandre Guérini. Le message semble on ne peut plus clair.

Jusqu'à ces derniers mois, Jean-Noël Guérini était celui qui pouvait faire gagner le PS. Il court à présent le risque de devenir celui qui fait perdre. Il a déjà promis de lâcher son poste de premier fédéral. Moindre mal puisque a fonction est incompatible au PS avec la présidence d'une collectivité, et le parti va de toute façon exiger que Jean-Noël Guérini se mette en règle. Patrick Mennucci insiste pourtant sur la portée de cette démission : "Ce n'est pas rien, dit-il, de déconnecter la fédération du conseil général. Ce n'est pas du tout anecdotique. Cela devenait indispensable et de nombreux élus le pensent, y compris parmi les amis de Jean-Noël Guérini."

Au-delà de ce premier pas, le maire du premier secteur estime qu'il faut rénover cette fédération qui ne "comporte plus d'intellectuels, plus de professeurs, plus d'avocats". Que le PS marseillais doit "se conformer au fonctionnement national du parti". Qu'il souffre trop "de ses particularismes". Pour parvenir à cela, prévient Mennucci, "on ne pourra remplacer le secrétaire de la fédération par un membre du cabinet de Jean-Noël Guérini..."

L'enjeu du secrétariat fédéral suffira-t-il à éteindre la contestation que l'on sent sourdre ? Pas sur. Pour les partenaires du PS, du moins Europe écologie et une partie du Front de gauche, c'est le poste de président du conseil général qui doit être remis en jeu. Parce que les fuites autour de l'instruction révélent, quelque soit l'issue de l'enquête, des relations très incestueuses entre le monde des affaires et la gestion de certaines collectivités marseillaises. Jean Viard, sociologue venu à la politique par Jean-Noël Guérini, s'est rangé lui aussi à la conviction que le président doit laisser la semaine prochaine son fauteuil, pour le bien de la collectivité et de la gauche (il est appparenté PS). Il le disait mardi matin (lire) dans la Provence ("Il y a un conflit d''intérêt majeur entre l'institution qu'il représente et son frère Alexandre. Il me parait hallucinant qu'il se représente à la présidence du conseil général"). Avant d'enfoncer le clou dans la journée en expliquant à Marsactu (lire) que Jean-Noël Guérini "simplifierait le vote républicain" en évitant de se présenter.

Mais pour que les conseillers généraux puissent éventuellement choisir une alternative, il faudrait déjà qu'un autre candidat de gauche se présente (puisque la gauche devrait conserver la majorité). Or la procédure a été habilement verrouillée. La fédération a demandé aux candidats de se déclarer et ils ont jusqu'à... lundi 9h pour le faire. Un mode de fonctionnement que Michel Pezet trouve inadapté. Du résultat de dimanche soir dépendra en réalité la suite des événement, et le niveau de pression entourant lundi matin le président Guérini.

Olivier BERTRAND

Source : Libération


Mercredi 9 mars  2011

Quand l’abus dépasse les bornes

Hier, Christophe Barbier  a reçu ce mail de Maître Maisonneuve, ci-devant avocat du président du conseil général des Bouches-du-Rhône et de la fédération locale du PS, Jean-Noël Guérini – dont on se souviendra que son frère Alexandre, éboueur bien connu du quartier du Vieux-Port, à Marseille, a récemment passé quelques jours en garde à vue pour des faits présumés de « blanchiment, abus de biens sociaux, détournement de fonds et de biens publics et corruption active », et qu’Arnaud Montebourg, petit duc du PS, a encore plus récemment épinglé méchamment sa gestion. Or donc, ledit courrier :
« Monsieur,
Monsieur Jean-Noël GUERINI, Président du Conseil général et de la Fédération socialiste des Bouches-du-Rhône (…) m’a confié la défense de ses intérêts.
Un article diffusé sur votre site depuis le 2 mars 2011, intitulé « Un rapport du PS dénonce les ‘pratiques contestables’ du clan Guérini » (…) permet l’accès au rapport de Monsieur Arnaud MONTEBOURG intitulé « Rapport de constatation sur les pratiques de la Fédération socialiste des Bouches-du-Rhône » disponible à l’adresse http://www.lepoint2.com/sons/pdf/rapport-federation-socialiste.pdf.
En vertu de l’article 6 de la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 dite loi pour la confiance dans l’économie numérique, je vous somme de retirer l’accès à ce rapport eu égard au caractère illicite de son contenu du fait des propos diffamatoires qui y sont tenus à l’encontre de Monsieur GUERINI et pour lesquels ce dernier a fait délivrer une citation devant le Tribunal de police à Monsieur MONTEBOURG.
A défaut, je me verrai contraint d’engager votre responsabilité.
Dans cette attente, patati, patata… »

Christophe m’a fait passer le message, ainsi qu’à notre service juridique. A quoi j’ai répondu ceci :
« Christophe,
De mon point de vue, c’est de l’intimidation pure et simple et si, juridiquement, on n’y est pas tenus, je suis évidemment favorable à une réponse négative.
Par ailleurs, j’ai jeté un oeil sur l’article de loi qu’ils avancent: il n’est nulle part explicitement spécifié que faire un lien vers un contenu illicite est en soi répréhensible. Le texte ne fait état que des contenus hébergés.
Enfin, comme tu le dis (Christophe en faisait état dans on premier message, ndmp), il me semble que le rapport d’Arnaud Montebourg ne sera illicite que lorsqu’un tribunal l’aura jugé tel.
Régina (Chocron, notre responsable juridique, ndpm), qu’en pense notre avocat?
Cordialement, patati, patata… »

Et d’ajouter, avec cette perfidie légèrement teintée d’humour qui a fait ma réputation:
« PS: pour information, ce paragraphe de la même loi: 4. Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2 un contenu ou une activité comme étant illicite dans le but d’en obtenir le retrait ou d’en faire cesser la diffusion, alors qu’elle sait cette information inexacte, est puni d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 Euros d’amende. »
Christophe a conclu l’histoire ce matin, en répondant ainsi à M. Maisonneuve:
« Cher Maître,
Votre demande est irrégulière sur le fond du texte invoqué: l’article 6 de la loi du 21 juin 2004 (LCEN) n’est pas applicable à ce cas précis, car L’Express n’a pas le statut d’hébergeur. Nous ne sommes en conséquence nullement tenus de retirer l’accès à ce rapport.
Je me permets de m’étonner, par ailleurs, que vous demandiez à L’Express de ne pas remplir son devoir d’information sur cette affaire, et considère votre démarche comme une intimidation déplacée.
Je vous adresse, cher Maître, patati, patata… »
A ma grande honte, je dois admettre que son dernier paragraphe m’a arraché un petit cri de joie.
© Eric Mettout

Source : l'Express


PS 13 : ces points qui donnent du crédit au rapport Montebourg

Mercredi dernier, un rapport d’Arnaud Montebourg destiné à la secrétaire nationale, Martine Aubry, mettait le feu aux poudres au sein du Parti socialiste, où les armes s’affûtent en vue des primaires de l’automne. Le député de Saône-et-Loire, auteur du document en fin d’année 2010, avant qu’il ne s’engage dans la course aux primaires, y fustige violemment les "pratiques contestables" de la fédération des Bouches-du-Rhône et de son premier secrétaire, Jean-Noël Guérini. Un coup de plus à l’heure où le frère de ce dernier, Alexandre, dort en prison dans le cadre d’une instruction touchant à des marchés publics.
Le rapport a été balayé d’un revers par Martine Aubry et son entourage, le jugeant "sans preuves" ni "faits tangibles." Les langues de certains éléphants se sont déliées au cours du week-end, même si la prudence est restée de mise à deux semaines des élections cantonales. Alors que le bureau national du PS est actuellement réuni et pourrait décider la création d'une commission d'enquête, demandée par Arnaud Montebourg mais aussi par Jean-Noël Guérini, La Provence décrypte trois points du rapport Montebourg

Un fonctionnaire du C.G.13 menacé

Dans son rapport, Arnaud Montebourg explique qu'"un haut-fonctionnaire du Conseil général a été menacé, ainsi que son épouse et ses enfants parce qu'il avait refusé de suivre certaines procédures peu orthodoxes". Le député bourguignon fait référence à Thierry Vignon, qui a travaillé comme directeur général adjoint au CG13 de 1998 à 2001. En janvier 2010, il a été entendu par les gendarmes à la demande du juge Duchaine. Questionné sur "des pressions ou des menaces", Vignon répond positivement: "Oui, j'ai souvenir d'une visite d'un soir, au Conseil général. J'étais dans mon bureau et un homme s'est présenté. Il m'a donné des détails sur ma vie privée et sur les membres de ma famille, l'emploi du temps de ma femme et de mes enfants, pour ensuite me dire que la réforme concernant les anneaux des ports ne plaisait pas à tout le monde". À propos de pressions "de la part de personnels ou d'élus du Conseil général", Vignon ajoute qu'"on (lui) a parfois fait sentir que certains sujets étaient sensibles".

L'obtention de subventions

Arnaud Montebourg assure que des associations bénéficient de subventions du CG13 en fonction de "la fidélité" des élus qui les représentent, ce qui pourrait "conduire aux dérives les plus graves dans l'usage de l'argent public". C'est un des axes de l'enquête du juge Duchaine, qui a notamment réalisé des perquisitions au printemps dernier dans les locaux d'associations marseillaises. En décembre 2009, les gendarmes ont entendu Vincent Potier, un haut-fonctionnaire qui a quitté le CG l'année précédente. Il a notamment indiqué avoir "constaté la pratique de montants de subventions à certaines associations transmis directement par le cabinet (du président) au service concerné, le dépôt de dossier de demande s'effectuant postérieurement".

"J'ai même le texte de vos SMS..."

Arnaud Montebourg rapporte qu'au printemps dernier, lors d'une réunion, Jean-Noël Guérini a violemment attaqué des élus marseillais, affirmant disposer d'écoutes téléphoniques et de leurs SMS. À l'époque, s'appuyant sur de multiples témoignages,
LaProvence.com avait rendu compte de cette scène, qui s'est déroulée le 18 mars dans une mairie de secteur : "Le président du Conseil général s'emporte. Face à des élus stupéfaits, il évoque les lettres anonymes qui ont entraîné les investigations de la justice : "Je connais les responsables", lance-t-il avec un regard lourd. Puis, il s'en prend à ceux qui seraient trop bavards avec la presse : "Je sais avec qui vous parlez, je sais quels journalistes vous voyez, j'ai même le texte de vos SMS...". Il évoque également des relevés d'écoutes téléphoniques. Une charge qui vise Patrick Mennucci, mais aussi François-Noël Bernardi, le président de la commission des marchés de la communauté urbaine MPM. Ce dernier est également mis en cause parce qu'il a laissé des élus de droite récupérer des dossiers. Tout le monde est tétanisé par la violence du propos. Néanmoins, Mennucci riposte (...), il exige que Jean-Noël Guérini produise les preuves de ses attaques.

Fred Guilledoux et Denis Trossero

Source : La Provence
 
Jeudi 3 mars  2011

Le rapport Montebourg qui accable Jean-Noël Guérini et met le feu au PS

Dans un rapport confidentiel destiné à Martine Aubry et que La Provence s'est procuré, le député socialiste et secrétaire national à la rénovation du PS Arnaud Montebourg dénonce violemment les "pratiques contestables" de la fédération des Bouches-du-Rhône et "le Conseil général, machine à à distribuer des postes d'élus ou d'employés." Datée du 8 décembre 2010, cette missive de six pages écorche "un système de pression féodal reposant sur l'intimidation et la peur" et évoque les "dérives les plus graves dans l'usage de l'argent public, car il fait disparaitre toute forme de contrôle poilitique ou administratif."
La note se conclut par une demande de mise sous tutelle de la fédération par la direction du parti. Il demande également la destitution de Jean-Noël Guérini à la tête de l'instance fédérale.
Elle provoque déjà de nombreux remous au sein du Parti socialiste, que ce soit au niveau local, où le premier secrétaire fédéral délégué, Jean-David Ciot, parle de "méthode de voyou", ou sur le plan national, où les dirigeants rivalisent d'éllipses pour éviter de commenter l'affaire. Elle sera certainement mise à l'ordre du jour du prochain bureau national, qui se tiendra mardi 8 à Paris. Dans le contexte déjà lourd de l'affaire Alexandre Guérini et à trois semaines des élections cantonales, cette nouvelle bombe tombe décidément très mal pour les socialistes.

François Tonneau
Source : La Provence

Vendredi 18 février 2011

Affaire Guérini: le PS regarde-t-il ailleurs ?

Hormis Arnaud Montebourg, personne chez les dirigeants socialistes ne s'exprime sur l'enquête judiciaire autour d'Alexandre Guérini, frère du patron PS des Bouches-du-Rhône, mettant au jour un système clientéliste en marge du conseil général. Un rapport remis par le secrétaire de la rénovation sur la fédération aurait été mis de côté par l'entourage de Martine Aubry.

De l'omerta en milieu socialiste. «L'affaire Guérini frère» qui agite en ce moment Marseille ne semble pas préoccuper outre mesure les dirigeants du PS. Alors que les investigations judiciaires laissent chaque jour apparaître la réalité d'un système clientéliste à grande échelle (lire nos articles ici ou ici, et notre interview de l'écologiste Laurence Vichnievsky), la rue de Solférino ne souhaite pas en rajouter.
La preuve: Arnaud Montebourg, seul ténor à s'être exprimé sur la situation politico-judiciaire (en décembre 2010, sur le site MarsActu), affirme avoir remis en novembre un rapport à la direction du PS sur l'état de la fédération des Bouches-du-Rhône. Or «l'entourage direct de la première secrétaire a refusé ne serait-ce que d'accuser réception de ce rapport», explique le candidat socialiste aux primaires et secrétaire national à la rénovation socialiste.
Réponse de François Lamy, «conseiller spécial» d'Aubry et député de l'Essonne: «Montebourg m'a dit qu'il avait l'intention de faire un rapport, mais il ne m'a jamais rien remis. Et puis je me demande ce qu'il pourrait y avoir dedans. Il ne s'agit pas d'être seulement déclamatoire sur cette question...» Et Montebourg de répliquer: «Je confirme mes dires, mais s'il ne l'a plus, je vais le lui renvoyer.»
De son côté, Jean-Noël Guérini ne s'est pas départi de sa stratégie offensive, consistant à s'en prendre à la presse et aux fuites opportunes qui l'alimentent, à un mois des élections cantonales (lire son communiqué, et voir ses vœux à la presse). Et ce, malgré la révélation par France-3 de nouvelles écoutes qui, contrairement à ce qu'il a toujours affirmé, laissent entendre qu'il était au courant de l'enquête en cours sur son frère Alexandre (entrepreneur spécialisé dans la collecte et le traitement des déchets), dès avril 2009.
Jusqu'ici, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône a toujours bénéficié d'une grande mansuétude de la part de ses camarades hiérarques. Exemple, quand il s'est auto-proclamé «président» de la fédération, un titre qui n'existe normalement pas dans les statuts du PS, après avoir été élu premier fédéral bien que les mêmes statuts l'empêchent, et sans que Martine Aubry y trouve à redire.
Une mansuétude au niveau de la chape de plomb qui règne sur la vie interne locale, où aucune contestation n'est franchement tolérée et où seuls deux élus d'importance, le maire du 1er secteur de Marseille Patrick Mennucci et le député des quartiers Nord Henri Jibrayel, font figure de “non-alignés” dans la cité phocéenne, un statut qui les placardise autant qu'il entretient leur silence sur Guérini. Une première voix s'est exprimée localement: celle de Jean-Claude Bosher, militant dans la 7e section de Marseille, qui n'hésite pas à comparer le «guérinisme» à un «benalisme départemental».

« La fédération est nickel »
Chez les dirigeants nationaux du PS, les Bouches-du-Rhône sont souvent l'occasion de récits nombreux en “off”, toujours sur le ton de l'anecdote sympathique et «avé l'assent». Qui pour une négociation sous le signe de l'OM, afin d'obtenir au moins 10% à un congrès quand on ne vous en promet que 6%. Qui pour une soirée avec des jolies femmes au bord d'une piscine. Qui pour le récit du refus de s'opposer affirmé par un récalcitrant local, car «je ne suis pas une balance»... Mais au-delà des sourires et des pagnolades qui arrangent ceux qui n'aiment voir dans les Bouches-du-Rhône qu'une «spécificité bien particulière, sudiste quoi!», quid de la réprobation de fond?
On pensait la trouver chez Razzy Hammadi, secrétaire national proche de Benoît Hamon et Toulonnais d'origine. Mais non: «Il faut laisser la justice faire son travail, pour que soit établie la vérité. Je suis profondément choqué par ces fuites sciemment organisées.» Mais encore? «Je n'ai rien à ajouter.»
Pour Renaud Muselier, l'un des chefs de file de l'UMP, qui n'a pu que constater l'habileté et le pouvoir d'influence de Guérini quand il perdit la présidence de la communauté urbaine de Marseille (alors que la droite était majoritaire), la raison est simple: «Martine Aubry a dealé les voix du PS des Bouches-du-Rhône en vue des primaires.» L'argument ne semble guère valable, puisque lesdites primaires seront ouvertes à qui veut et non plus aux seuls adhérents socialistes. S'il a pu expliquer la bienveillance de ceux que l'homme fort bucco-rhodanien a pu soutenir (notamment François Hollande à la tête du PS jusqu'en 2005, puis Ségolène Royal à la primaire présidentielle puis jusqu'au congrès de Reims en 2008), il ne tient plus forcément aujourd'hui.
«Les relations sont normalisées avec lui, car ils (à la “fédé”) n'aiment pas franchement être dans l'opposition au PS», explique un conseiller d'Aubry. «Mais on est très éloignés d'eux, et il semble quand même que Jean-Noël soit devenu un peu moins “violent” depuis quelque temps, dans ses relations avec les autres», confie-t-il, avant d'expliquer qu'«aucun dispositif particulier» n'a été imaginé à Solférino autour de «l'affaire Guérini».
Député proche de la première secrétaire, François Lamy minimise de son côté les péripéties actuellement rencontrées par l'un des plus emblématiques barons socialistes: «Ce qui doit nous préoccuper, c'est le lien entre le PS et une possible affaire. Or, peut-être qu'il y aura des problèmes d'affaires personnelles, mais quand on a pris la direction, les Bouches-du-Rhône ont fait l'objet d'un examen minutieux de notre expert-comptable, et la fédération est nickel.»
Pour Lamy, il n'y a donc pas de «problème interne», et il estime devoir s'en tenir là. «On a beaucoup parlé de cette “fédé” et de son mode de fonctionnement assez particulier. Mais ça n'a rien à voir avec l'Hérault, où il y avait des dysfonctionnements de trésorerie et de cartes, estime-t-il. Après, qu'il y ait des familles entières ou des employés municipaux qui soient adhérents, ce n'est pas répréhensible en soi.»

Stéphane Alliès
Source : Mediapart

Mercredi 16 février 2011

Peu ragoutante bouillabaisse

La presse locale en a fait un feuilleton, que les habitants de la région suivent mi-amusés, mi-scandalisés, quand ils ne sentent pas leurs cheveux se dresser sur leurs têtes, à l'idée de l’étendue des délits, voire des crimes, dit la rumeur, peut-être commis. La presse nationale en parle peu, si peu, comme si cette affaire, qui salit l’image du principal parti d’opposition était moins importante que les soupçons, non encore étayés par la justice, pesant sur tel ou tel ministre. Hier Le Parisien Aujourd’hui en France, tout de même, révélait un troublant élément d’enquête, mais… quelle disproportion, entre le traitement de cette affaire et celle, au hasard, des cigares de tel ou tel, des conditions de vente d’une partie de l’hippodrome de Vincennes ou d’un permis de construire hasardeux.
Peut-être parce que l’homme qui est au cœur de la tourmente, même s’il veut croire le contraire, n’est pas trésorier du parti présidentiel, ministre en vue, premier ministrable, mais ce n’était pas le cas non plus de tous ceux qui, au pouvoir ces derniers mois, ont tellement défrayé la chronique qu’ils ont finalement du quitter leurs fonctions.
Non, cet homme dont l’image pourrait bien sortir sacrément ébréchée de cette affaire c’est Jean-Noël Guerini, sénateur socialiste, président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, patron de la troisième fédération socialiste du pays.
Lui, pour le moment, la justice ne lui reproche rien. C’est son frère, Alexandre Guérini, vivant dans les Bouches-du-Rhône et y travaillant, avec l’argent des collectivités locales, qui est mis en examen pour détournement de fonds publics, recel et blanchiment, abus de biens sociaux, trafic d’influence et corruption active.
L’homme fait dans la collecte et le tri d’ordures ménagères.
L’enquête, ouverte en avril 2009 porte, elle, sur des soupçons d’atteinte à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats lors d’attribution de marchés publics, de trafic d’influence et de détournement de fonds publics.
Une dizaine de personnes, dont le président communiste de la communauté d’agglomération d’Aubagne, ont été mises en examens.
D’autres pourraient suivre. Le président, socialiste, de la communauté urbaine de Marseille, placé en garde à vue prolongée en début de mois a finalement été remis en liberté sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.
D’après nos confrères du Parisien, les enquêteurs veulent aussi faire la lumière sur les accusations d’attribution frauduleuses de logements HLM. Ce sont des lettres anonymes qui ont motivé l’ouverture de l’information judiciaire. Elles parlent, ces lettres, d’un vaste système de corruption, d’ouvertures illégales de maisons de retraites, de méthodes d’intimidation, voire de grand banditisme.
Jean-Noël Guérini, depuis que l’affaire a éclaté et le placement en détention de son frère le 1er décembre dernier, martèle qu’il n’a rien à se reprocher et qu’il n’est intervenu ni de près ni de loin dans les affaires d’Alexandre. Nos confrères du arisien-Aujourd’hui en France révélaient pourtant hier que des écoutes, réalisées pendant l’été 2009, laissent entendre qu’il serait bien intervenu, notamment pour obtenir qu’une redevance due par son frère à la communauté d’agglomération de Provence, soit minorée. Jean-Noël Guérini dément, il hurle à la manipulation, à un mois des élections cantonales.
Pas question pour lui de ne pas mener campagne, d’ailleurs. Début janvier, présentant ses vœux à la presse, le président du Conseil général affirmait « faites-moi confiance, les affaires n’impacteront en aucun cas la campagne. Certains le voudraient, mais le peuple des Bouches-du-Rhône et de Marseille raisonnent de façon totalement différente »… fin de citation.
Question : les leaders du parti, par ailleurs candidats putatifs à la primaire socialiste, iront-ils le soutenir, en personne pendant cette campagne ? La presse nationale dans leur sillage ?

© Audrey Pulvar
Source : France Inter

Bouches-du-Rhône: les méthodes de «management clientéliste» de Jean-Noël Guérini

L'information judiciaire menée par le juge Charles Duchaine sur des marchés publics présumés frauduleux dans les Bouches-du-Rhône se rapproche du conseil général et de son président, le socialiste Jean-Noël Guérini. A quelques semaines des cantonales, des écoutes inédites datant de juillet 2009, publiées mardi par Le Parisien, semblent montrer que Jean-Noël Guérini serait intervenu en faveur de son frère Alexandre, entrepreneur spécialisé dans la collecte et le traitement des déchets (Jean-Noël Guérini a publié un démenti sur son blog).
Alexandre Guérini a été mis en examen pour «abus de biens sociaux, détournement de biens publics, recel et blanchiment, corruption active et détention de munition» le 2 décembre 2010 et placé en détention. Dans une audition de décembre 2009, également versée au dossier depuis peu, un ancien directeur général des services du département, Vincent Potier, décrit aux gendarmes «certaines pratiques ou tentations de pratiques liées à ce que j'appellerai du management clientéliste» au sein du vaisseau bleu, le siège du conseil général à Marseille.

Connaissant un certain nombre d'éléments, Vincent Potier, aujourd'hui directeur général du centre national de la fonction publique territoriale, a estimé «de son devoir» de se tenir à la disposition du juge Charles Duchaine, lorsque l'affaire a éclaté en novembre 2009.
Après avoir été directeur général des services des Bouches-du-Rhône pendant six ans, Vincent Potier avait quitté l'institution selon lui sur un désaccord, en juin 2008 après l'échec de Jean-Noël Guérini aux municipales de Marseille. «J'ai choisi de lui exposer les conditions dans lesquelles j'accepterai à continuer de travailler avec lui (Jean-Noël Guérini), raconte-t-il aux gendarmes le 10 décembre 2009. Ces conditions étaient que mes collaborateurs ne soient plus imposés contre mon gré dans toutes les catégories et plus particulièrement B et A, mettre fin au court-circuitage en provenance du cabinet et me redonner la main sur le suivi des outils extérieurs au Conseil général. Le président n'ayant pas validé mes demandes, j'ai pris soin de quitter mon poste
Face aux gendarmes, Vincent Potier décrit un système piloté par un petit nombre de personnes, depuis le cabinet de Jean-Noël Guérini, qui s'apparente selon lui à un «management clientéliste». «De 2002 à 2008, tous les recrutements de catégorie C par le Conseil général provenaient de noms prescrits par le cabinet, explique-t-il. Au fil des années, cette pratique s'est progressivement étendue aux catégories A et B.»
De même concernant les associations, il dit avoir «constaté une certaine pratique d'indication de montants de subventions à certaines associations transmis par le cabinet directement au service concerné, le dépôt du dossier de demande s'effectuant postérieurement».

Gérard Piéri, le fonctionnaire à l'époque chargé de contrôler les associations, «se targuait constamment d'être très proche d'Alexandre Guérini, le frère de Jean-Noël», dit Vincent Potier lors de son audition. Il n'était pas le seul au sein de l'institution puisque «Alexandre Guérini avait des liens directs et fréquents avec Jean-François Noyes (à l'époque directeur de cabinet puis conseiller spécial de Jean-Noël Guérini), Pascal Marchand (directeur de cabinet de 2005 à 2008), Jean-Marc Nabitz (alors directeur de la société d'économie mixte Treize Développement)», précise le fonctionnaire.
Ce dernier nom n'est pas anodin puisque Treize Développement était responsable des plus grosses opérations d'investissement du conseil général, comme la construction-rénovation des collèges, et jouait un rôle primordial dans l'élaboration du plan départemental d'élimination des déchets ménagers.

Dossiers sensibles
Au sein du cabinet de Jean-Noël Guérini, Vincent Potier décrit le «rôle éminent dans le suivi d'un certain nombre de dossiers dits sensibles» joué par sa conseillère spéciale, Beatrix Billès. Et de lister ces dossiers : «les autorisations pour les maisons de retraite, le Mentaure (décharge gérée à La Ciotat par une des sociétés d'Alexandre Guérini où l'enquête a révélé plusieurs malversations), le plan départemental des déchets et toutes les questions liées aux deux incinérateurs, les questions foncières, le rachat de l'immeuble CMA CGM (vendu 50 millions d'euros par l'armateur au département, ndlr) et le contrôle de la chambre régionale des comptes».
Les enquêteurs se sont penchés sur plusieurs de ces dossiers, notamment celui du Mentaure et des maisons de retraite. Mais rien n'a filtré de ce dernier volet pour l'instant (à part cette écoute). En 2008, la chambre régionale des comptes de Paca avait dénoncé des décisions du Conseil général en matière de création de maisons de retraite «parfois motivées de façon étonnante (...) sans analyse des besoins du secteur» et «un processus décisionnel peu compréhensible». «Certains motifs sont erronés et masquent la volonté de ne pas travailler avec un promoteur particulier», avaient écrit les magistrats.
Autre dossier sensible : fin 2009, le Conseil général rachète avec un an d'avance l'ancien siège social du troisième armateur mondial, la CMA CGM, alors en très mauvaise posture financière avec une dette de 3,5 milliards d'euros. Et débourse immédiatement les 50 millions d'euros alors que début 2011 les locaux ne sont toujours pas occupés par les services du conseil général. Vincent Potier, réduit au rôle «d'observateur et d'exécutant» dans ce dossier «négocié personnellement par Jean-Noël Guérini et Beatrix Billès», a dénoncé face aux gendarmes ce qui ne lui «paraît pas une méthode de bonne administration», au vu de la somme d'argent public en jeu.
Quant aux marchés de sécurité, ils étaient, toujours d'après Vincent Potier, suivis «de manière attentive et personnelle» par Jean-François Noyes, un proche d'Alexandre Guérini aujourd'hui conseiller général et président de l'office HLM des Bouches-du-Rhône. Une précision d'importance puisque, comme le relatait La Provence, le Conseil général et son bailleur social ont fait appel à plusieurs reprises «pour des marchés de l'ordre de plusieurs millions d'euros» à la société Alba Sécurité, gérée par Carole-Evelyne Serrano, la compagne de Bernard Barresi, arrêté en juin 2010 après dix-huit ans de cavale.
Vincent Potier se souvient d'ailleurs d'un incident lié à l'attribution d'un marché à Alba Sécurité en 2004-2005. Il raconte «la demande de la part de Jean-François Noyes que soit écarté un fonctionnaire jugé incompétent qui intervenait dans l'analyse des offres». «Par la suite, les propositions de promotion professionnelle (de ce fonctionnaire muté dans un autre service) ont été refusées», complète-t-il.
Contacté mardi soir, le conseil général des Bouches-du-Rhône dit «ne pas pouvoir se prononcer sur des documents inconnus et relevant du secret de l'instruction». En décembre 2010, lors d'un entretien avec La Provence, Jean-Noël Guérini avait déclaré, avec un peu d'imprudence : «Il est clair que ce sont les affaires de mon frère qui sont aux mains de la justice et non pas celles du Conseil général des Bouches-du-Rhône, ni de son président.»

Louise Fessard
Source : Mediapart


Nous avons lu pour vous

18 février 2011

Voici un livre sorti avant Noël. Pas à mettre sous le sapin, mais l’acheter est certainement instructif et, vue la période, un acte militant. « Favoritisme et corruption à la française. Petits arrangements avec la probité », est un ouvrage collectif dirigé par Pierre Lascoumes publié en toute fin d’année 2010 aux Presses de Sciences-Po.

Dans notre pays, les relations que les citoyens entretiennent avec la corruption n'avaient guère fait l'objet de travaux approfondis, alors que la chronique des "scandales" politiques est régulièrement alimentée. Ces relations sont pourtant d’autant plus complexes que nombreux sont ceux à être réélus après avoir été condamnés.

Ce livre offre un ensemble d’explications de nos attitudes à partir de questionnaires dans trois villes distinctes que le lecteur perspicace saura reconnaître. On y découvre des relations parfois surprenantes en fonction des faits, des catégories sociales, des familles politiques et du genre (les femmes sont plus intolérantes à la corruption que les hommes). On y apprend que le degré de corruption perçu ne va pas nécessairement de pair avec la tolérance à son égard. Et nous, on s’interroge avec une des auteurs sur la question délicate de la divulgation, entre délation et lancement d'alerte.

Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



Version téléchargeable.


Nos propositions pour sortir de l'impasse