Lettre n°10 : Réactions tous azimuts

dimanche 15 janvier 2012

En cette période de voeux, vous avez été nombreux à réagir à la lettre n°10. Certains à exprimer des encouragements, d'autres à marquer votre scepticisme. Enfin, certains profitent pour nous soumettre d'autres idées.

Les encouragements formulés nous font chaud au coeur mais cous comprendrez que nous préférions nous centrer sur les contributions plus critiques.

Parmi celles-ci, nous choisissons de mettre l'accent sur celle d'une camarade qui fait preuve, en réaction à la première page de la lettre, d'un certain scepticisme sur la capacité que nous aurions à nous donner collectivement les moyens d emettre fin au système actuel : à lire ici.

S'agissant des contributions, avant une prochaine à venir de la 308 et une autre du Vaucluse, vous trouverez celle d'un camarade médecin qui s'indigne de la façon dont personne ne semble vouloir prendre ses responsabilités quant à l'évolution de la sécurité sociale. Comme s'il était normal que les gains soient personnalisés et les déficits mutualisés. A tout le moins, il appelle rapidement une prise de conscience et un changement de comportement : à lire ici.
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Lettre n°10 : Il existe un territoire...

vendredi 13 janvier 2012


… où dix limiers de la Brigade de Recherche et d’Investigation de la Gendarmerie Nationale se sont déplacés sirènes hurlantes. Pour une perquisition dans un atelier de contrefaçon ? Saisie de drogue dure ? Que nenni ! Les valeureux gendarmes ont perquisitionné dans une cité ? Non. Juste en face, à la Direction du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS).

- Quesaco ?
Tu sais les sapeurs-pompiers qui interviennent partout dans le Département pour éteindre les feux et porter assistance aux blessés.

- Et alors ?
Hé bien, pendant qu’ils triment, leur conseil d’administration avec des colonels galonnés gèrent 150 millions d’euros par an. Ils recrutent et paient des personnels, ils achètent des gros camions rouges qui font pin-pon et des grandes échelles, ils construisent où rénovent des casernes, et puis ils font des cérémonies avec petits fours et boissons à volonté.

- Quoi de plus normal ?
Rien. Si ce n’est que les élus qui siègent au conseil d’administration du SDIS sont des personnalités triées sur le volet. Que des personnes à qui on peut confier les deniers publics les yeux fermés (presque un milliard et demi d’euros sur les dix dernières années). Mais on y trouve pêle-mêle un Sénateur, Président de droit du SDIS mis en examen, entre autre, pour association de malfaiteurs en 2011 ; un maire président du SDIS par délégation, mis en examen pour délit de favoritisme dans l’attribution d’un marché public en 2010 ; un autre sénateur, maire, mis en examen pour complicité de trafic d’influence en 2011 ; un autre maire, mis en examen pour délit de favoritisme dans l’attribution d’un marché public en 2010 ; un autre maire, vice-président et membre de la commission d’appel d’offre du SDIS, condamné, en juin 2011, à deux mois de prison avec sursis et à 1000 euros d’amende pour fraude aux prestations de retraite.
De là à penser qu’ils pourraient s’arranger pour commettre des délits comme des malversations ou des recrutements illicites au SDIS, le pas est mince. Mais heureusement, le Préfet est présent au conseil d’administration pour exercer le contrôle de légalité. Depuis 2007, il veille tellement dur et n’a jamais saisi le juge administratif, ni le procureur de la République pour la moindre peccadille. C’est bien que les présumés innocents et le repris de justice font tout en règle.
Et puis, ce n’est pas parce qu’une société d’économie mixte du département, s’occupe de la construction des casernes de pompiers (à peine 100 millions d’euros sur 10 ans), qu’on doit en conclure que certains ont des intentions déplacées.
Car quel mal y a-t-il à ce que le président délégué recrute des membres de sa famille et leur assure un profil de carrière hors norme ? Que celui qui n’aurait pas agit de la sorte lui jette la première pierre.
Ce n’est pas non plus parce qu’il recrute au SDIS, en priorité, des habitants de sa commune et de son canton sur des postes d’agents administratifs ou techniques, qu’il faut le taxer de clientélisme.

-  Vous êtes interpellé ?
Moi aussi. D’ailleurs certains doivent savourer leur victoire en voyant que leur maxime « Ma famille d'abord, ensuite mes voisins, puis ... » a inspiré bon nombre des élus de chez nous.

- Et qu’en pensent les employés du SDIS ?
Si vous interrogez des syndicalistes, pour sûr ils vous diront que le président délégué et le Colonel galonné sont des tyrans, qu’un système mafieux existe au sein du SDIS, que des personnels sont victimes de harcèlement moral, que le nombre de personnes en arrêt maladie est hors norme, etc. Intarissables ! Si vous demandez à d’autres personnels, vous n’aurez aucune réponse, si ce n’est la crainte que vous lirez sur leur visage.

- Et si vous interrogez le colonel galonné qui se vit en chef sans partage issu d’un autre temps ?
Sa brigade de 12 agents communicants vous répondra par voie de presse. Il expliquera avec pugnacité, que le SDIS a porté plainte pour dénonciation calomnieuse contre trois agents et niera tout délit au sein de son administration.

- Pourtant de profession, il n’y a pas de fumée sans feu, et comme disait mon père juge, les voyous sont toujours épris d’honorabilité et les fins de règne sont souvent précipitées…
Je crois que les dirigeants d’institutions publiques devraient toujours garder à l’esprit que le service public « est institué pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels il est confié ». L’oublier, c’est trahir la République ... et l’assurance d’être rattrapé par la justice.

- Au fait ce territoire, il est où ?
Toi, tu ne connais pas le 13, un amour de numéro !

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Lettre n°10 : Stratégie erratique

mercredi 11 janvier 2012

L'adage dit que quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt.

La stratégie que certains veulent faire passer pour une stratégie anti-FN nous semble, à la mesure des dangers qui guettent, aussi inappropriée qu’inefficace.
La vraie stratégie anti-FN eut été de proposer aux électeurs de notre département, autre chose qu'une parodie de rénovation.

La réalité est que les électeurs ont compris que trop peu a été fait pour séparer le bon grain de l'ivraie. Ils remarquent qu'un certain nombre de ceux qui ont pour mission de défendre le système clientéliste guériniste voient leur candidature proposée aux électeurs avec l’estampille socialiste et la tentative d’y accoler le sceau de nos partenaires, comme gage de vertu.

Dès lors nous ne pouvons que faire le constat que notre Parti ne sait pas encore se donner les moyens de mettre fin au système et laisse le soin à d’autres de s’y coller.
A nous de l'amener à changer sa position.
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Lettre n°10 : Bonnes résolutions

lundi 9 janvier 2012

La nouvelle année est normalement propice aux bonnes résolutions. Pour nous, la principale est de tout faire pour permettre l'élection de François Hollande comme président de la République début mai prochain. Elle est appelée par la gravité de la situation de notre pays et la nécessité d'élire un président de la République, à même de donner un sens aux réformes indispensables et à la réduction des inégalités.

Ensuite, il sera temps de définir les contours de la majorité présidentielle. Dans notre département, au vu du thème de l'exemplarité républicaine que François Hollande s'apprête à mettre au coeur de sa campagne, il serait erroné de considérer que tous les candidats investis en décembre soient de facto partie intégrante ce périmètre.

D'autres avant nous, par leur combat exemplaire, ont mesuré depuis des années les ravages d'un système népotique, autoritaire et clientéliste qui n'a absolument rien à voir avec le socialisme. Pour eux, pour nos concitoyens, pour tous les militants dont l'engagement est motivé par des considérations altruistes (qui n'excluent nullement l'efficacité), nous avons la responsabilité de marquer notre opposition. Quand certains signes sont encourageants, d'autres persistants s’avèrent inquiétants.

Plus que jamais, RenouveauPS13 porte la responsabilité d'affirmer la réalité d'un socialisme bucco-rhôdanien exemplaire, éloigné des compromissions. C'est le constat que nous partageons avec nombre d'entre vous depuis plusieurs semaines ; lors de nos rencontres, des réunions, des échanges que nous avons avec les sympathisants, les militants, et les élus. C'est aussi bien sur le point de vue que nous défendrons au Congrès de notre Parti. Car les résolutions ne valent pas que pour être oubliées, mais avant tout pour être appliquées et suivies d’effet.

Bonne année à tous. Celle du changement bien  sur. Et donc, naturellement, celle du renouveau.

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Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



Version téléchargeable.


Nos propositions pour sortir de l'impasse