L’urgence du Renouveau

Les élections dans notre département des Bouches du Rhône laissent un gout amer. Au-delà de la vague nationale, notre parti récolte l’opprobre de plusieurs années d’inaction de nos instances nationales malgré nos alarmes répétées. Pour en tirer les enseignements, quelques jours seront nécessaires. Sans attendre, pour nous relever du séisme des résultats de ce soir, le choix se pose entre la politique de l’autruche et celle du renouveau.

La politique l’Autruche

C'est celle qui laisse libre champ à gauche au clan de Jean-Noël Guérini, toujours président du Conseil général, soutenu par une majorité de conseillers généraux socialistes dont une large partie se trouvait sur des listes municipales estampillées PS, de camper sur leurs positions par :
  • une opposition au gouvernement et au président de la République ouvertement assumée
  • la recherche d’une protection juridique par la reconduction d’un mandat parlementaire au Sénat
  • un laisser-faire de l’Etat qui n’opère aucun contrôle de légalité renforcé pour assécher le système clientéliste
  • des amis dans tous les partis qui s’adonnent au jeu de bonneteau avec les valeurs républicaines
  • un refus du développement, tournant le dos au chantier de la métropole.

Cette politique de l’autruche, nous avons la responsabilité d’y mettre un terme. Nous avons mené campagne. Nous nous sommes engagés et avons pris une large part aux combats. Mais force est de contacter que ce ne fut pas suffisant, les électeurs refusant de prendre en compte nos projets alternatifs, faute de nous créditer d’avoir réalisé le ménage indispensable.

La politique du Renouveau

Elle est la seule viable pour retrouver l’écoute des électeurs de gauche. Elle doit être empruntée par le Parti socialiste.
Elle débute par l’exclusion de Jean-Noël Guérini qui doit être décidée par le Bureau national comme y autorise nos statuts.
Elle se poursuit par la remise en ordre de la fédération socialiste dont des pans entiers soutiennent encore et toujours Jean-Noël Guérini. Toutes les sections doivent être dissoutes et reformées par la tutelle avec la signature d’une charte éthique qui réaffirme notre opposition à toutes les formes de clientélisme et de vassalité. Tous les mandats de notre fédération doivent être gelés pour les deux prochains congrès afin d’affirmer la priorité collective de notre Parti, indépendamment des jeux de courant.
Elle tranche contre la pression médiatique qui laisse la voie ouverte aux postures populistes de certains élus, d’autant plus convaincus de leur bon droit qu’ils ont été réélus ce soir.

Sans cette prise de conscience, même tardive, suivie d’actions claires et univoques, nous prendrions nos responsabilités pour construire en dehors du Part socialiste l’indispensable alternative qui permette dans tous le département l’essor de politiques au service du développement, de l’égalité et de l’intérêt général.

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Responsabilité individuelle et collective


Dans notre département, le système dont nous avions dénoncé les errements est en passe de tomber. Avant-même que la justice ne fasse son œuvre. A l’inverse de ceux qui se réfugiaient derrière la présomption d’innocence, nous avions toujours répété qu’un problème politique appelait une réponse politique. C’était notre responsabilité collective que de le dire et de nous organiser pour lutter pied à pied.

Aujourd’hui, le système qui a gouverné ces dernières années l’institution départementale et avait réussi à étendre son emprise sur la fédération socialiste, vit ses derniers instants, si chacun mesure la responsabilité qui est la sienne.

Partout dans le département, nous devons apporter notre soutien à ceux qui se présentent aux suffrages et s’inscrivent dans une démarche de renouveau, non seulement des hommes, mais aussi de pratique politique. La période de la servitude volontaire  est terminée. Personne ne peut aujourd’hui continuer à dire qu’il ne savait pas.

Edouard Baldo et Patrick Mennucci ont affirmé haut et fort leur volonté farouche de transparence au service du développement et de l’égalité entre tous les citoyens. Aussi, à Aix-en-Provence et Marseille, la victoire est non seulement possible, mais surtout souhaitable. La meilleure des façons de mettre fin au système politico-clientéliste est de porter aux responsabilités une gauche qui affiche ses valeurs et n’a pas peur d’appeler un chat, un chat.

A Aix-en-Provence et Marseille et dans de nombreuses autres communes, c’est désormais la responsabilité de chaque électeur de porter sa voix à gauche, sur les listes socialistes qui font de l’éthique en politique et de la transparence dans la conduite des affaires publiques, un axe essentiel de leur campagne.

Il nous faut saisir cette occasion et ne pas se laisser détourner par ceux qui empruntent des chemins de traverse sans capacité sérieuse de parvenir au but.

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Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



Version téléchargeable.


Nos propositions pour sortir de l'impasse