Reprise de Mediapart : «Face à Guérini, il faut enfin une réponse politique»

«Face à Guérini, il faut enfin une réponse politique»

 |  PAR LOUISE FESSARD
Porte-parole du collectif Renouveau PS Treize, Pierre Orsatelli appelle le PS à prendre enfin une position claire dans les Bouches-du-Rhône  vis-à-vis du multi-mis en examen Jean-Noël Guérini (ex-PS). « Sans le portefeuille du conseil général, sans les clefs du coffre-fort, Jean-Noël Guérini n’a plus aucun pouvoir », estime-t-il.

Le parti socialiste des Bouches-du-Rhône n'en finit pas de sombrer. À trois mois des cantonales, le patron du département Jean-Noël Guérini (ex-PS) continue de peser de tout son poids sur sa majorité socialiste sortante au conseil général. Relaxé le 8 décembre dans une affaire de licenciement abusif, il reste toujours mis en examen dans deux enquêtes sur des marchés truqués. Le 5 décembre, le PS a investi 19 candidats sur les 29 cantons du département. Cette liste comporte de nombreux conseillers généraux sortants qui, le 4 novembre, avaient appelé à une alliance avec la Force du 13, le nouveau parti de Jean-Noël Guérini. Plusieurs militants, dont le conseiller général sortant Michel Pezet et Pierre Orsatelli, porte-parole de Renouveau PS Treize, dénoncent de nombreuses irrégularités dans leur désignation. Entretien avec Pierre Orsatelli, 51 ans, militant PS depuis 1983 et farouche adversaire du système Guérini.


Jean-Noël Guérini et son ex-conseiller Jean-David Ciot, premier secrétaire de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, ont été relaxés lundi dans une affaire de licenciement abusif. Est-ce une mauvaise nouvelle pour le PS qui comptait sur la justice pour régler le cas Guérini ?

Pierre Orsatelli. Non, nous avons toujours dit qu'à une question politique, il fallait apporter une réponse politique et non uniquement judiciaire. Certains socialistes au niveau national ont par lâcheté renoncé à s’impliquer dans le traitement du cas Guérini, car ils comptaient sur la justice pour le faire. La réponse judiciaire n’est pas là. Il faut maintenant avoir la lucidité et le courage d’apporter une réponse politique. Le PS doit cesser de s’acoquiner avec Jean-Noël Guérini. Sinon, durant toute la campagne des cantonales, on aura des micros tendus, partout en France, pour demander aux socialistes : « Comment justifiez-vous votre alliance avec Guérini ? »


Vous dénoncez des irrégularités lors du choix des candidats socialistes aux cantonales, lesquelles  ?
Le parti socialiste a fait un appel à candidature comme dans toutes les fédérations. J’ai adressé ma candidature dans le strict respect de la circulaire nationale. On m'a même demandé un RIB pour l'enregistrer, mais elle n’a pas été retenue, et ce sans que j'en sois prévenu. Nous sommes plusieurs dans cette situation. Les militants PS ont voté le 3 décembre par canton. Les listes électorales n’ont pas été établies dans le délai prévu (un mois à l’avance), la liste de candidats n’était pas connue le jour même du scrutin, leurs professions de foi n’existaient pas ou n’avaient pas été diffusées et à 15 heures les lieux de vote n'étaient pas connus pour un scrutin qui débutait 17 heures !
Les candidats eux-mêmes ne savaient pas si leur candidature avait été retenue, où ils étaient candidat, et quels étaient les électeurs. Comme les cantons ont été redessinés, les militants ne savaient pas non plus à quelle circonscription ils étaient rattachés. Dans certains cantons, le vote a été annulé au dernier moment. Dans d’autres, le vote a eu lieu mais les candidats arrivés en tête n’ont pas été investis, manifestement pour réserver ces cantons à des conseillers généraux sortants signataires de l’alliance avec la force du Treize.

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a exclu toute alliance avec Jean-Noël Guérini. Comment expliquer que la fédération des Bouches-du-Rhône ait le 5 décembre désigné des candidats guérinistes ?
La convention départementale du PS à Vitrolles a désigné 19 candidats, pas forcément ceux qui avaient été élus. Près de la moitié avaient en effet signé l’appel à l’alliance avec la Force du 13. Si rien n’est fait, nous aurons des investitures socialistes qui recouvriront à peu près fidèlement les 23 signataires de cet appel à un accord du PS avec la Force du 13, le parti localiste et sectaire de Jean-Noël Guérini.
La disjonction est incompréhensible pour un non-initié. Il faut donc poser la question à Jean-Christophe Cambadélis. Effectivement, il a dit qu’il ne fallait aucune alliance et qu'une commission pour suivre les faits et gestes de la fédération serait créée. À ma connaissance, elle n'a pas été mise en place.
La convention de Vitrolles était inaccessible puisqu’elle s’est tenue à huis clos avec une cinquantaine de personnes triées sur le volet. Les militants ou candidats qui ont voulu y assister n’ont pas pu. La convention a même voté un programme départemental hagiographique vantant les mérites de la gestion de Jean-Noël Guérini, qui n’avait jamais été proposé aux militants. Ça n’est rien que de l’habituel : dans les Bouches-du-Rhône, le PS ne respecte pas ses propres règles. Ce qui reste surprenant est qu’on s’évertue à respecter les oripeaux d’une légalité. Ceux qui gèrent cette fédération pour le compte de tiers sont très formalistes, alors que tout ça est une farce complète.

Allez-vous déposer un recours comme annoncé ?
Nous y réfléchissons. Ce serait un recours devant une juridiction civile puisque le PS est une association. Nous avons demandé aux militants d’apporter leurs témoignages : comment ils ne connaissaient pas les candidats, comment il n’y avait pas d’isoloir, pas de dépouillement, des chiffres de participation grotesques, pour les candidats recalés et même recalés alors qu'arrivés en tête, etc.
Mais il vaudrait mieux apporter une réponse politique d’ici les investitures par le conseil national qui aura lieu samedi 12 décembre. Il faut une ligne qui explique que la tutelle de Guérini sur le PS des Bouches-du-Rhône n’a que trop duré, qu’il ne peut y avoir aucune forme d’alliance, que le PS s’engage résolument dans l’application de la loi Lebranchu avec la perspective de création d’une métropole comme un bouclier. Seule une métropole permettra à ce département de faire face à la mondialisation.
Les Bouches-du-Rhône peuvent être gérées avec des règles opposables à tous dans un principe d’égalité entre les citoyens. Les maires qui soutiennent la Force du Treize reçoivent pour leurs administrés 20 fois plus d’aide aux communes (versée par le département, ndlr) par tête d’habitant qu’un Marseillais et 27 fois plus qu’un Aixois. L’égalité n'est pas respectée. Les principes de transparence non plus. Il est très difficile à partir du site du conseil général de connaître les chiffres des subventions aux communes, de savoir ce ce qui est voté en commissions permanentes.

Quelle serait cette réponse politique ?
Il faut un programme clair et lisible. Il faut incarner le renouveau avec de nouvelles têtes. Il existe une profonde attente, car Stéphane Ravier (FN), Martine Vassal (tête de liste UMP-UDI), Jean-Noël Guérini (Force du 13) vont faire campagne contre la métropole. Les socialistes bucco-rhodaniens, par solidarité gouvernementale et par évidence, seraient fondés à faire campagne pour la métropole. Il ne s’agit pas du diable à six têtes présenté par ses opposants, mais bien l’outil du développement indispensable de ce territoire. Regardons par exemple le canton de Jean-Noël Guérini dans lequel il veut se représenter. Comment explique-t-il, qu’avec les moyens du conseil général, il ait laissé son canton devenir le plus pauvre d’Europe. La réponse est simple : le clientélisme est l’enfant de la pauvreté. C’est beaucoup plus facile de régner sur un territoire quand les gens sont dans le besoin que de chercher à le développer. C’est la réalité de ce territoire, de souvent, pour des calculs politiques, préférer la pauvreté au développement.
Il faut ouvrir cette maison du « Bateau bleu » (surnom de l'hôtel du département, ndlr) et en faire une collectivité exemplaire. Je pense à Michel Dinet, qui était président du conseil général de Meurthe-et-Moselle malheureusement décédé. Il avait adopté un règlement d’aides aux communes parfaitement transparent. On peut gérer un conseil général avec plus de deux milliards d’euros de budget annuel de façon lisible et transparente. Si ce conseil général redevenait une collectivité gérée par des principes de gauche, on pourrait faire beaucoup mieux pour l’ensemble des habitants de ce département.
La réalité est que, sans le portefeuille du conseil général, sans les clefs du coffre-fort, Jean-Noël Guérini n’a plus aucun pouvoir. Il est sénateur non inscrit, c’est-à-dire un pouvoir égal à zéro équivalent à celui de Stéphane Ravier (FN) ou de David Rachline (FN). Il n’a pas la capacité à agir sur le processus législatif, d’ailleurs il ne se rend guère au Sénat.

Comment expliquer que malgré le rapport Montebourg, la commission Richard, les trois mises en examen, les conseillers généraux socialistes ne se soient jamais débarrassés de l’épine Jean-Noël Guérini ?
N’importe qui vit dans ce département sait que ce conseil général est cadenassé. Les décisions sont prises de façon autocratique. La capacité d’influence d’un conseiller général de la majorité ou de l’opposition tend vers zéro. La gestion est basée sur des rapports de force dans une logique de vassalité. Si ces conseillers généraux n’étaient pas soutenus implicitement au plan national par Solférino, tout pourrait changer. Mais les réseaux, qui ont amené à négocier en bloc les mandats des Bouches-du-Rhône pour les congrès du PS au niveau national, sont toujours à l’œuvre.
Certains n’avaient donc pas intérêt à lâcher Guérini, car il avait menacé d’entraîner le PS dans sa chute. Peut-être que ces messages ont été entendus par des gens qui avaient des choses à se reprocher. Je sais comment Jean-Noël Guérini parlait à certains de nos responsables nationaux. J’ai honte pour eux, qu’ils se soient laissé traiter ainsi, devant témoins. C’est une façon de faire de la politique qui est passéiste et alimente le désamour de nos concitoyens pour la politique. Il faut y mettre un terme.

Quitte à perdre le conseil général des Bouches-du-Rhône ?
Il y a eu beaucoup d’occasions perdues, mais ce n’est pas une fatalité. Plus vite, nous nous désolidarisons de ce système, mieux ce sera pour le PS parce qu’il y a des échéances politiques (cantonales, régionales, présidentielle, etc.) et judiciaires à venir.
Comme Jean-Noel Guérini sera probablement renvoyé devant le tribunal correctionnel en 2015 pour deux autres procès, les journalistes vont continuer à demander aux socialistes dans la France entière pourquoi ils ont fait alliance avec Guérini. Nous n’avons que trop tardéMais le conseil général est déjà perdu. Il est perdu depuis le 30 mars 2011, depuis qu’il est utilisé pour la protection du destin de Jean-Noël Guérini, au seul profit de sa carrière politique. Expliquer qu’il peut rester à gauche si nous faisons alliance avec la Force du 13, est une plaisanterie. Il ne s’agit pas de perdre le conseil général, mais au contraire de le regagner à gauche. Et notre seul espoir pour y arriver est de remobiliser un électorat de gauche qui ne comprend pas pourquoi les socialistes continuent d’être sous la coupe du système Guérini. Cet électorat attend qu’enfin nous envoyions un signal clair.
D'autant plus, et il y a urgence, que la vraie ligne contre le FN, c’est un parti socialiste fort qui ne soit ni dans le compromis, ni dans la compromission.

Renouveau soutient une action en justice

Des dizaines de militants socialistes électeurs nous ont sollicité. Aussi, nous sommes déterminés à soutenir une action en justice la plus large possible.

Pour y parvenir, vous devez remplir ce formulaire indiquant ce qui vous parait surprenant dans la conduite de ces élections internes, notamment :

  • absence de procédure de vote
  • absence de campagne interne 
  • absence de connaissance préalable des candidats
  • absence d'isoloirs
  • absence d'enveloppe
  • absence de liste électorale fiable
  • tout autre sujet qui permette d'attester de l'absence d'un processus électoral, même interne, normal et transparent.
Merci de joindre une photocopie d’un document officiel justifiant de votre identité et comportant votre signature.
 
Vous adressez ce soir ou demain le tout à l'adresse suivante : renouveaups13@gmail.com.
 
Tout sera réceptionné par le cabinet d'avocats en charge. Merci de joindre un numéro de téléphone pour un contact personnalisé puisqu'avant tout dépôt de dossier au tribunal pour lequel vous serez sollicités pour un accord formel et définitif.


Pour eux, jusqu'ici, tout va bien

Ils n'ont aucun doute. Pour eux, jusqu'ici tout va bien.

Ils ont pu désigner un bureau fédéral dans la précipitation et le truffer de leurs partisans.

Ils ont pu le réunir avec une semaine de retard contrairement à la circulaire nationale 1393 du 7 octobre 2014 rendant impossible toute organisation sérieuse. 

Ils ont pu éviter toute forme de campagne interne puisque les candidats ne sont pas connus.

Le jour du scrutin, ils ont appelé les électeurs au vote sans pour autant révéler qui sont les candidats.

Ils n'ont jamais établi de liste électorale dans les délais conformément à l'Article 5.1.3 "Corps électoral pour les désignations de candidats" qui aurait du être établie au moins un mois à l'avance. Ils ne respectent nulle part le quorum qui prévoit un minimum d'adhérents pour procéder valablement à toute désignation.

Ils savent que le non-respect de l’ensemble des dispositions statutaires et du règlement relatif à l’organisation des campagnes internes et du déroulement des scrutins entrainera la non prise en compte des résultats. Mais ils s'en moquent, car ils se contentent des oripeaux de la légalité.

Il n'y a donc aucun maître à bord, ni au siège à Paris, ni rue Montgrand à la fédération. Quant au marionnettiste, il reste protégé par sa fonction, au Conseil général. Il tire les ficelles pour voir désignés des candidats à sa main, partout ou presque. Paris laisse faire fataliste, repus par les tenants d'une transition en trompe-l'oeil qui préserve leurs intérêts. Les Bouches du Rhône seraient perdues à force de s'entendre dire que la seule voie possible est celle de l'alliance quand bien même tout démontre le contraire.

Ce sera donc aux socialistes de conviction de relever le défi.

La section de Salon-de-Provence prend l'initiative

Nous avons déjà relayé l'initiative salutaire de la section 308. Parlons de celle de Salon-de-Provence. Voilà une section qui a décidé, d'elle même d'adopter à l'unanimité moins une abstention, par un vote à bulletin secret, une motion qui dénonce clairement les errements de notre fédération.

Vous aussi, ne soyez pas dupes. Vous aussi affirmez l'absolue nécessité :
  • De ne faire aucune alliance avec la Force du 13
  • Que chaque candidat socialiste s’engage par écrit sur ce principe avant toute investiture
  • Que chaque candidat qui ne respecte pas cet engagement soit exclu du PS
  • Que le parti s'engage à ne donner l'investiture dans tous les cantons qu’à des candidats respectant ces principes ,
  • Que la Charte Ethique et les Statuts soient respectés, et notamment de voir notre candidat à la présidence du Conseil général désigné par un vote après une campagne interne.

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Parasitisme et patchwork font bon ménage

Pour bien comprendre ce qui se trame au sein de la fédération socialiste des Bouches du Rhône, il nous faut aller, d'un côté, sur le terrain de la biologie, de l'autre, sur celui de la couture.

La biologie nous enseigne que le propre du parasitisme est de venir s'abriter et se reproduire en tirant profit d'un autre organisme. Ainsi donc ce qui nous est proposé est ni plus, ni moins de servir d'hôte à la force du 13. De lui permettre d'exister en venant se greffer sur nos propres forces, certes amoindries, mais pour autant en capacité, malgré les errements de notre positionnement départemental, de représenter encore un espoir pour de nombreux habitants de notre département. Seuls, les candidat de la Force du 13 représentent si peu qu'ils ne peuvent survivre, qu'en voyant des socialistes leur faire la courte échelle.

Mais la pratique n'est pas uniforme d'un bout à l'autre du département. Et la couture nous éclaire ; plus précisément le patchwork, technique qui assemble plusieurs morceaux de tissus de tailles, formes et couleurs différentes afin de réaliser un ouvrage où chacun s'y retrouve. C'est exactement l'oeuvre que propose Jean-Noël Guérini avec la complicité de béats.  L'objectif est que dans certains cantons, des candidats de la force du 13 s'affichent contre nous, quand, dans d'autres, leur absence permettra de faire élire des socialistes lui ayant demandé son soutien et dont il sait pouvoir compter pour une éventuelle réélection.

Pour habiller leurs arguments, les fidèles soutiens de Jean-Noël Guérini assurent la main sur le coeur que l'on doit garder le Conseil général à gauche. C'est d'ailleurs le même décompte auquel nous sommes invités que celui d'enrôler les trois sénateurs de sa liste sénatoriale sous la bannière de la gauche , quand bien même ceux-ci siègent parmi les non inscrits. Autant dire qu'ils ont une efficacité marginale proche de zéro, peu ou prou équivalente à ceux du Front national.

Nous disons nous, que nous aurons beaucoup plus de chances de remettre le Conseil général sur les voies d'une politique de gauche en mobilisant un électorat qui nous a déserté, écoeuré par l'assujettissement depuis des années de notre parti à un système clanique, népotique et clientéliste comme le dénonçait notre charte, plus que jamais d'actualité.

Initiative salutaire de la section 308

Vous refusez l'alliance avec la Force du 13 ? Vous considérez que la fédération socialiste des Bouches du Rhône se meurt de ne pas prendre une position claire ? Vous en avez assez de voir des élus continuer de défendre des pratiques inacceptables ?

Faites comme la section 308 qui vient de voter en réunion de section une motion dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne souffre d'aucune ambiguité.

A imiter sans modération !


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Coma dépassé

Le Parti socialiste dans les Bouches du Rhône est en coma dépassé. Avec le soutien fidèle de ses partisans à l’intérieur du Parti socialiste, Jean-Noël Guérini est donc aller installer sa boutique de farce et attrapes aux Pennes Mirabeau avec le soutien zélé de deux députés socialistes. Visiblement de quoi faire trembler suffisamment à Paris pour que les bonnes résolutions soient envolées et que ne restent que les mauvaises.

Chacun connait les difficultés rencontrées depuis des années par notre fédération qui ont terni l'image de notre Parti et mis la politique sous la coupe d'un système rejeté par une frange de plus en plus nombreuses d'électeurs.

Le 12 novembre notre premier secrétaire national avait pourtant déclaré : "il est hors de question que d'une façon ou d'une autre nous soyons renvoyés à des alliances que nous récusons".

Ceci est d'autant plus nécessaire que nous pouvons aisément démontrer à nos concitoyens qu'une collectivité aussi importante et proche de leurs préoccupations que le Conseil général, peut être gérée en toute transparence et équité au service du développement économique et de l'égalité.

La réalité est que nous devons nous opposer fermement à l'alliance de Jean-Noël Guérini avec Jean-Claude Gaudin et que, pour replacer le Conseil général dans le droit fil des valeurs de gauche, nous devons tout faire pour que les socialistes soient unis. Alors, dans ces conditions, nous pourrions discuter avec nos partenaires de gauche pour des candidatures communes.

Chacun doit choisir entre l'aventure groupusculaire, localiste et sectaire avec la Force du 13 ou les perspectives d'un renouveau pour notre fédération et les orientations progressistes que nous partageons.

Aussi, il est temps de nous réveiller, que les engagements de Jean-Christophe Cambadélis soient suivis d’effet. Le patient comateux faiblit à mesure que l’impatience grandit.

Si rien ne vient, nous devrions savoir bientôt pourquoi Solférino craint tant que ça le tigre de papier de Calenzana.

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La Force du 13 ou la reconnaissance … du ventre


La presse s'est faite l'écho de la présence d'un certain nombre d'élus au lancement du parti attrape-tout, localiste et sectaire du multi mis en examen Guérini. Par ordre alphabétique, nous avons noté sur nos tablettes Michel Amiel (maire des Pennes-Mirabeau), Christian Amiraty (maire de Gignac), Serge Andréoni (maire de Berre l'Etang), Vincent Burroni (ancien maire de Châteauneuf-les-Martigues jusqu'en 2014, député), Hervé Chérubini (maire de Saint-Rémy de Provence), Daniel Conte (ancien maire de Mallemort jusqu'en 2014, Conseiller général), Georges Cristiani (maire de Mimet), Rémy Fabre (maire de Sénas), Daniel Fontaine (maire d'Aubagne jusqu'en 2014),  Olivier Guirou (maire de La Fare-les-Oliviers), Michel Illac (maire d'Ensuès-la-Redonne), Mireille Jouve (maire de Meyrargues, sénatrice), Jean-Pierre Maggi (maire de Velaux, député), Régis Martin (maire de Saint-Marc-Jaumegarde), Claude Picirillo (maire de Saint-Victoret), Georges Rosso (maire du Rove). Aussi il nous a semblé utile de comprendre quel pouvait être le point commun de leur présence, puisque le président du Conseil général a bien pris soin de noter qu'il ne faisait aucune différence entre les attaches de ces édiles.

Le point commun est beaucoup plus prosaïque. C'est l'argent de l'aide aux communes, celui que Jean-Noël Guérini distribue comme du bon pain et comme si c'était le sien. Ainsi, en 6 ans (2008-2013) plus de 137 millions auront été déversés sur ces 16 communes privilégiées comptant 165 000 habitants. En comparaison 165 000 marseillais auront reçus sur la même période, moins de 6,5 millions et 165 000 aixois à peine un peu plus de 5 millions. Un habitant d'une commune dont l'élu est partisan de Guérini vaut donc 21 marseillais et 27 aixois.

Si de 2008 à 2013 un habitant du département aura reçu en moyenne 52 E du Conseil général, les amis de Jean-Noël Guérini sont tous mieux servis. Entre 10%  et jusqu'à 2340 % de plus, selon le niveau de vassalité ! De quoi même faire des jaloux entre eux. Comme quoi l'adhésion à la Force du 13 commence avant tout par la reconnaissance du ventre !

On va continuer longtemps comme ça ? N'hésitez pas à réagir pour compléter le tableau et à nous aider à percer le secret qui lie Jean-Noël Guérini avec les habitants et les élus de Saint Marc Jaumegarde.

CREDITS DE PAIEMENTS - ANNEES 2008-2013

MONTANT PAR AN ET PAR HABITANT

AIDE AUX COMMUNES CG 13

Source interne cg 13  



Rencontre à Solférino

Le mercredi 12 novembre sera-t-il à marquer d'une pierre blanche dans le long combat pour le renouveau du Parti socialiste dans les  Bouches du Rhône ? Nul ne peut encore le dire, mais hier Jean-Christophe Cambadélis recevait élus et parlementaires des Bouches du Rhône. Notre porte-parole était là aussi. Manquait à l'appel Jean-David Ciot.

Le premier secrétaire national a été excessivement clair ; à la mesure du constat politique local et national qui nous impose de changer de pratiques dans les Bouches du Rhône. Il ne peut y avoir aucune forme d'alliance avec Jean-Noël Guérini et la Force du 13. Ne pourront donc être investis que des candidats socialistes partageant cette orientation.

Très rapidement, et si possible dès samedi, le Conseil national du Parti socialiste sera appelé à se prononcer sur la création d'une commission électorale ad hoc en charge de superviser le processus de désignation des candidats. Ceci est rendu nécessaire par le texte signé de certains conseillers généraux sortant qui se trouvent de facto en porte-à-faux avec cette orientation. Il leur sera donc demandé, et le secrétaire national entend s'y impliquer personnellement, de prendre très clairement position. A eux de choisir.

Pour parfaire cette orientation, notre porte-parole a demandé que les orientations de campagne des socialistes intègrent dans le programme départemental un certain nombre d'orientations nouvelles en rupture avec la ligne politique Gaudin/Guérini et le clientélisme exacerbé. Il a indiqué que Renouveau ferait très rapidement des propositions dans ce sens. Cette demande a été prise en compte par Jean-Christophe Cambadélis.

L'heure est donc à la construction de la reconquête de l'image des socialistes dans les Bouches du Rhône, loin des querelles et des petits calculs. Et pour nous, comme nous l'avions demandé, nous comprenons que c'est à la cette commission électorale que les camarades qui souhaitent porter ces orientations nouvelles dans leurs cantons devront adresser leur candidature.

Au travail.

Après l'imposture, les imposteurs

La fédération socialiste des Bouches du Rhône envoie sa circulaire nationale pour désigner les candidats aux départementales comme si de rien n'était.

Excusez du peu, il faudrait donc envoyer sa lettre de candidature à M. Jean-David Ciot, premier fédéral, collaborateur de Jean-Noël Guérini au moment de son élection, elle-même entachée d'une triche manifeste.

Il faudrait détourner son regard pour comprendre que les 22 supplétifs de Jean-Noël Guérini vont déposer benoitement leur candidature, en respectant les règles édictées par le national. Tandis que dans le même temps après avoir combattu pieds et poings le Gouvernement sur la métropole, ils appellent la main sur le coeur à faire alliance avec la Force du 13 dirigé par Jean-Noël Guérini, cinq fois mis en examen. Et qui faisait le mois dernier affaire commune avec Jean-David Ciot au tribunal. Et s'apprête à faire verdict commun le mois prochain.

Ces élus, prennent-ils les citoyens pour des imbéciles ? Ou veulent-ils les pousser dans les bras du Front national ? Pensent-ils qu'il suffit de distribuer la becquée clientéliste pour abuser les électeurs et une fois de plus déjouer le sort et gagner une élection ?

C'est une erreur manifeste d'analyse. La seule vérité électorale est que le Parti socialiste ne peut s'en sortir qu'en procédant au clearing du guérinisme. Oui prenons nos pertes ! Disons aux électeurs que nous n'avons que trop tardé d'avoir laissé faire. Mais que maintenant nous avons compris. Qu'AUCUNE alliance avec la Force du 13 ne sera possible et que les sortants candidats investis par notre Parti auront TOUS pris leur distance avec le multi mis en examen.

C'est la seule solution pour avoir une chance de garder le Conseil général à gauche et enfin en faire une collectivité bien gérée :
  • aucun passe-droit
  • aucune égalité criante entre les communes du département
  • aucun avantage en nature pour son président
  • aucun conflit d'intérêt
  • aucune attitude bravache et protocole suranné.
Oui il est plus que temps que le Conseil général redevienne à part entière une institution de la République et non le siège de la principauté des Bouches du Rhône !

N'oublions pas que si le Conseil général s'apprête à devenir l'épicentre de La Force du 13, ce même mouvement a fait alliance avec la droite aux dernières municipales. Dans n'importe quelle fédération socialiste, l'ensemble des signataires de ce texte serait renvoyé devant la Commission des conflits. Ici, ils sont considérés comme des interlocuteurs dignes.

Et c'est donc contre l'alliance Gaudin-Guérini d'une part et contre le Front national qu'un Parti socialiste emprunt de RENOUVEAU pourra réellement se mettre en ordre de marche.

Aussi nous exigeons :
  • la suspension de la procédure nationale de désignation des candidats qui n'est valable que pour les fédérations normales
  • une rencontre avec notre premier secrétaire à Paris afin qu'il prenne conscience de la réalité de la situation et non par les seules lunettes des supplétifs de Guérini, fussent-ils avec une carte socialiste dans la poche.


Plus que jamais les électeurs attendent du parti socialiste qu'il les débarrasse d'un système qui n'a que trop duré.

L'imposture !



Le texte des 22 supplétifs de Jean-Noël Guérini est une parfaite imposture. Après avoir passé une mandature entière à ne rien faire, à ne rien dire et parfois même à ne rien penser, la lâcheté est bien mauvaise conseillère pour leur dicter l’appel à une alliance. Surtout que cet ordre leur est intimé de se coucher devant celui qui non content d’avoir passé une alliance avec la droite, leur a demandé de bien vouloir payer sa campagne sénatoriale.

Ce sont les mêmes incapables de prendre leurs responsabilités, qui veulent retourner à leurs petits arrangements, avec la complicité bienveillante de l’ancien collaborateur de Jean-noël Guérini, Jean-David Ciot qui n’aura donc jamais été capable de s’affranchir.

Une telle imposture est hors de propos. Les Bouches du Rhône ne sont pas une principauté d’opérette. Bien sur, eux préféreraient continuer à donner la becquée clientéliste en toute impunité et de détourner des urnes des électeurs désenchantés, afin de ne mobiliser que leur seule clientèle.

Les mêmes qui ont fait campagne bras-dessus, bras-dessous avec la droite contre la métropole, les mêmes qui ont fait alliance avec Jean-Claude Gaudin sont plus que jamais les adeptes d’un territoire appauvri, gangrené par le chômage, marqué par les arrangements entre amis et les pratiques condamnables.

Il est grand temps que le Parti socialiste et l’Etat réagissent. Tout cela n’a que trop duré. Nous réaffirmons que l’investiture socialiste aux élections départementales ne saurait être donnée qu’à ceux qui auront non seulement pris leur distance avec Guérini, mais s’engagent, devant les électeurs, à ne plus jamais lui prêter la main.

Pour notre part, nous prendrons toutes nos responsabilités en soutenant dans chaque canton le candidat de la gauche non-guériniste et nous appelons les forces de gauche à s’opposer à toutes ces tentatives honteuses de poursuivre dans la voie du clientélisme et de l’immobilisme.   


 

Eviter le piège mortel des départementales

Le président du Conseil général entend bien utiliser sans état d’âme le résultat des sénatoriales pour forcer le PS à négocier avec lui, peser sur les investitures d’un parti qu’il méprise et dont il ne veut plus se revendiquer.

Et comme les élections arrivent à grand pas, elles suscitent déjà, à Paris comme dans le département, bien des petits calculs. De ce que nous voyons, c'est à pieds joints que le parti socialiste se prépare à être broyé par la mâchoire composée de ses bataillons clientélistes et par les responsables socialistes répondant toujours à ses injonctions.

A Paris, nos instances nationales sont parasitées par ses responsables qui expliquent précisément l'absence de choix. Or, les élections départementales vont être compliquées pour la gauche la conjugaison d'une forte abstention, d'un vote pour le front national et d'un redécoupage couplé avec un mode de scrutin binominal et ses suppléants.

Pour tirer son épingle du jeu le Parti socialiste doit dans les Bouches du Rhône donner la preuve qu'il a changé. C'est la seule condition pour réussir une alliance des progressistes et pour faire se déplacer aux urnes un électorat totalement désabusé par les affaires.

On est loin de la position du ventre mou du Conseil général dont les élus ayant soutenu Guérini toute la mandature sont prêts à s’allier avec son parti « force 13 » pour sauver leur tête. Au nom du principe de réalité, ils sont disposés à s’asseoir autour de la table des négociations. Le Président du Conseil général entend négocier la prolongation de son mandat, renforcé par ceux qui partant battus expliquant pour se sauver « tout plutôt que de laisser la droite prendre le Conseil général » disent-ils.

Pourtant qui peut encore croire que Guérini est de gauche !

Si personne ne prend conscience du risque mortel que représente une alliance entre le PS et « Force 13 », alors nous risquons d’assister à un désastre de plus dans ce département pour la gauche et le PS. La droite va remporter la mise et la gauche va finir par devenir inexistante, alors qu’elle est déjà inaudible.

Or, précisément, le PS a besoin dans les Bouche du Rhône plus qu’ailleurs d’incarner une respiration démocratique. Il nous faut des candidats courageux qui n’hésitent pas à dénoncer le chantage aux subventions exercé depuis trop longtemps par le Président du Conseil général.

Il nous faut des candidats courageux pour tenir un discours intelligent et non caricatural sur la métropole. Non ce ne sont pas les petits villages des Alpilles ou du pays d’Aix qui vont payer la dette de Marseille. Ce risque-là sera bien plus important si c’est justement la droite qui l’emporte. Non les politiques publiques ne vont pas se tarir brutalement si Guérini n’est plus Président du Conseil général. Mais, elles ne seront plus accordées sur la base d'intérêts cachés !

Il nous faut des candidats courageux, enfin, pour faire le constat de l’image fortement dégradée de Jean Noel Guérini et pour tenir un discours de vérité sur la morale en politique et le sens de leur engagement. Ce que les politiques n’ont pas fait, se débarrasser d’un Président plombé par les affaires, les électeurs l’attendent très fortement.

Aussi, dire non à toute alliance avec Jean Noel Guérini, c’est se donner les moyens d’un dialogue rétabli et responsable avec le peuple de gauche. Et c’est sans doute la seule voie possible pour sortir d'un système de vassalités et amorcer le long chemin de la reconstruction.

Plus que jamais les deux conditions que nous avons posées au sortir des élections sénatoriales sont les seules à pouvoir nous assurer un salut. 

Quand je pense que je vais encore devoir demander le soutien de Jean-Noël…

Les départementales approchent et ce n’est pas gagné avec ces nouveaux cantons que l’on ne connaît pas. Pour l’emporter, je suis prêt, si nécessaire, à revoter pour Jean-Noël, à quémander son soutien et pourtant je le déteste et je ne le supporte plus.
Je ne supporte plus sa morgue et le rapport de force qu’il met en permanence dans toutes ses relations. Je ne supporte plus ses caricatures et ses mensonges, ses rodomontades et ses flatteries. Je sais bien, au fond, qu’il se moque de l’intérêt général, qu’avec lui on est au degré zéro de la politique. Il n’a jamais compris que le clientélisme et la menace n’étaient pas les seuls leviers possibles pour réussir, mais il n’a jamais su faire autrement.

Pourtant il m’a aidé. A un moment j’ai eu besoin de lui, il sait si bien me le rappeler. Il a aidé ma commune aussi, il a été magnanime. J’en suis un peu honteux vis-à-vis de mes collègues, j’ai l’impression qu’il a noué une relation particulière avec moi, une relation dont je ne voulais pas, je voulais juste les subventions. Ceci dit, avec lui, je joue au petit jeu de critiquer tout le monde. Il adore ça et pour quelques milliers ou millions d’euros en plus, ou des places, des postes, des emplois, ça ne mange pas de pain. Ils font tous la même chose…
Quand je pense qu’entre nous, sans témoin, on est si prompt à condamner ses dérives et ses postures. Il arrive même qu’on montre un peu les muscles et sans l’avouer on envie ceux qui osent lui résister ou le contredire.
Donc je vais être obligé, si je veux garder ma place, de m’asseoir avec lui autour de la table de négociation. Je veux être sûr qu’il ne me mettra pas de candidat en concurrence, il peut me faire perdre et il faut absolument que je me qualifie pour le second tour. Je le connais, il va savourer ce moment et il me jouera la scène du grand pardon avec son couplet éculé sur la nature humaine. Et quand je vais revoter pour lui à la présidence du Conseil général, je ne pourrais pas faire autrement, je serai même obligé de lui montrer mon bulletin, comme un petit garçon qui montre s’il a les mains propres, dès fois qu’il ait un doute sur mes intentions.

Mais je m’en fous, le principal c’est de gagner et s’il est toujours en piste, ce n’est pas de ma faute. Au nom de la morale, je ne vais quand même pas jouer les chevaliers blancs, et pourquoi moi d’ailleurs ? Mes collègues ne le feront pas davantage.
Alors c’est sûr il va falloir que j’explique à mes électeurs qu’en dépit des affaires qui nous plombent depuis 5 ans, je vais encore me ranger derrière lui. Ils n’y comprennent rien à la politique ceci dit nos concitoyens et si je compte les élus condamnés qui sont revenus je me dis qu’on ne sera pas les seuls à faire quelques entorses à la morale.
Mes électeurs vont aussi me dire qu’il n’est pas de gauche, qu’aux municipales à Marseille il a noué de drôles d’alliance et qu’il crache sans arrêt sur le PS. Je leur répondrai que c’est de la tactique et qu’il est le maître dans ce domaine-là.

Voilà, je vais demander le soutien de Guérini alors que ça fait des années que je le critique, alors que je sais qu’il n’est pas à la hauteur, alors que je désapprouve vraiment ce qu’il a mis en place, alors que je sais que la justice va finir par le rattraper…
La politique est un monde cruel où l’on n’a pas d’ami. Avec Jean-Noël on oublie aussi ses convictions, on devient plus cynique, plus politicien, plus désabusé.

Et surtout, surtout, on oublie le courage, on devient lâche, mais ça je le dis des autres, car au fond, ça ne me concerne pas. Et même s'il fallait désigner un socialiste à la fédération comme candidat chef de file, je le ferai tout en sachant que c'est une galéjade pour éviter d'affronter la réalité. Surtout qu'on ne manquerait pas de désigner l'un d'entre nous qui, comme moi, aura passé toute la mandature à soutenir Jean-Noël sans jamais l'once d'une critique publique, mais, sait bien, qu'à l'arrivée il faudra se coucher.


Voyage dans la tête des conseillers généraux socialistes soutiens de

Garder les clés du coffre-fort à tout prix

Jean-Noël Guérini cherche preneur. Il ne s’attendait pas à voir le PS sauver sa tête (de liste). Il a compris que  dans une élection classique, il risque bel et bien de connaître le même sort que son ancien collègue Kucheida.
D’autant plus preneur, que le maire de Marseille vit à ses dépens, que réhabiliter le président du Conseil général en quelqu’un de fréquentable, était loin de faire ses affaires, et jure, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Aussi, autant faire ce que l’on fait depuis des années : fort de ses 3 sénateurs, s’entendre avec Jean-Christophe Cambadélis doit être de l’ordre du possible.  Ce n’est pas la fédération restée aux mains de ses vassaux qui poussera des cris d’orfraie. Trois sénateurs ça peut fluidifier une relation et permettre de trouver les conditions d'une majorité départementale capable en mars prochain de sauvegarder l’essentiel et, le cas échéant, de faire plier les récalcitrants.
Car c’est bien de cela dont il s’agit : garder les clés du coffre-fort. D’autant plus que, si nous avons été les premiers à parler du clientélisme institutionnel de l'aide aux communes, l’addition des millions dépensés ou promis, en sous-estime toujours l’ampleur.
Au titre de l'aide aux communes le département a inscrit 140 M€ au Budget Primitif 2014, mais il est sur le point de rajouter et faire voter une Décision Modificative de 240 M€ supplémentaires, soit un total de 380 M€ ! Inutile de dire qu’à l'heure où le département, comme toutes les collectivités, doit faire face à une raréfaction des recettes et une augmentation des dépenses, ces arbitrages ne passent pas inaperçus. Pourtant la Préfecture continue de regarder ailleurs et ne trouve rien à redire. Preuve que le clientélisme est institutionnalisé.
Ce sera donc aux électeurs de sanctionner ces pratiques. Les positions que nous avançons (Lire ici) ont plus que jamais le mérite du courage et de la clarté.
Encore faudrait-il que notre Parti se décide enfin à suivre cette voie, sans écouter les obligés du système.


***

Descente aux enfers

L’arithmétique nous ramène à la réalité. Nous ne sommes plus loin du niveau zéro. Nous le devons aux directions fédérales et nationales du Parti socialiste. Le pire est que cette descente aux enfers est loin d’être terminée.

Les résultats des élections sénatoriales dans les Bouches du Rhône avec la double équation UMP = 3 ; Guérini = 3 d’un côté et PS = 1 ; FN = 1 de l’autre, est autant la cause de l’aveuglement, que des renoncements et des compromissions.

Le choix de l’aveuglement est celui de ceux, dont la seule préoccupation a été et est toujours l’expansion de leur emprise clientéliste sur le territoire.  Ainsi, proposer aux citoyens du 7ème secteur de Marseille les recettes condamnées du passé, aura été une erreur funeste.

Le renoncement est celui de persister à laisser les  Bouches du Rhône aux mains de factions. A gauche, aucun des leviers que le Parti socialiste avait en sa possession n’a été utilisé. Le rapport Richard aura été un écran de fumée et la pseudo-tutelle, une période de glaciation permettant le départ tête haute de Guérini. Et le pire des renoncements fût de conduire à l’installation d’une mairie frontiste à Marseille.

Les compromissions se poursuivent avec les arrangements permanents avec la vérité. Pourquoi laisser croire à un renouveau, quand tout est fait pour poursuivre comme avant, entre facilité et compromissions, afin que jamais les « responsables » ne se voient demander de comptes ? Il existe pourtant une alternative avec des militants et des forces vives qui ne se sont pas tombés dans cette facilité et les compromissions, alors que tout est fait pour les rabaisser et les ignorer.

Aussi, faute d’adopter une autre stratégie en rupture nette avec le système pour faire le choix d’autres pratiques basées sur la transparence et l’exemplarité, nous serons durablement sanctionnés au plan électoral.

Car nous n’avons pas encore touché le fond. Pour les cantonales de mars 2015, la position actuelle  aux niveaux fédéral et national du Parti socialiste de considérer le clan Guérini comme un allié, est inacceptable. Aussi nous devons prendre deux positions claires et fermes devant les électeurs qui engagent nos candidats. Il doit être décidé que :
  1. Ceux des conseillers généraux socialistes qui auront soutenu sans discontinuer Jean-Noël Guérini depuis le 31 mars 2011, ne pourront pas bénéficier de l’investiture socialiste ;
  2. Nos candidats s’engagent, une fois élus, à ne pas s’allier avec Guérini, que ce soit pour l’élection à la présidence du Conseil général ou toute participation dans un exécutif à ses côtés.
Depuis des années nous avons demandé que le Parti socialiste fasse pression sur les conseillers généraux. Il est temps de s’affranchir du système des Bouches du Rhône. Il est temps que les électeurs sachent que les socialistes n’ont plus rien à voir avec le système qui a déployé son emprise sur le département.

De la lucidité et du courage sont plus que jamais nécessaires.

Vous avez dit « Etats généraux » ?


L’Etat général de la fédération est ce qu’il est. On peut continuer d’enjoliver. Dire qu’elle s’est remise au travail, mettre en avant des noms d’invités qui ne viendront pas. La réalité est pourtant bien triste : rien de neuf sous le soleil.

Le constat politique est le même : les pratiques anciennes qui perdurent nous rendent inaudibles ; la convivialité et l’exemplarité vantées par le rapport Richard absentes.

Si certains y croient, les cyniques les utiliseront pour dire : vous voyez on a changé !

Tandis que tout continue comme avant.Le groupe socialiste du Conseil général continue de soutenir Guérini et les arrangements entre amis se font dans l’ombre entre initiés.

Alors y aller ou pas ? Libre choix. A vous de décider. Mais peut-être mieux vaut parler directement aux citoyens déboussolés, que de renforcer un appareil à bout de souffle, qui ne manquera pas de vanter le renouveau de la fédération.

Main basse sur les sénatoriales

Communiqué de presse - Marseille - 5 septembre 2014

Les élections sénatoriales dans notre département des Bouches du Rhône connaissent un climat politique délétère. RenouveauPS13 dénonce les pressions inacceptables sur les grands électeurs et a appelé dans un courrier adressé le 1er septembre (ci-dessous) le ministre de l’Intérieur à agir.

Le département des Bouches du Rhône est sous le joug de formes féodales de pouvoir. La façon dont a été distribuée l’aide aux communes ces dernières années est de nature à altérer le caractère sincère du scrutin.

Nous appelons tous les élus à témoigner, si nécessaire de façon anonyme, pour que la peur change de camp. RenouveauPS13 a ouvert en ligne un espace dédié facilement accessible.

Nous appelons le ministre de l’Intérieur à prendre toutes les mesures pour que cessent les pressions qui alimentent un climat d’intimidation, notamment rendre impossible de rattacher le vote des grands électeurs d’une commune à une seule section de vote.

Au-delà des sénatoriales, nous voulons un contrôle de légalité renforcé : pour certaines des délibérations votées par un petit nombre de collectivités, le représentant de l’Etat doit se donner les moyens d’assurer aux citoyens qu’elles sont conformes à l’intérêt général et respectent, non seulement la lettre, mais l’esprit de la légalité républicaine.


Bilan des élections municipales et européennes - Parlons net.

Aucun des bilans de ces dernières semaines ne permet de répondre à la seule question qui vaille : « Comment les socialistes des Bouches du Rhône peuvent répondre avec efficacité au besoin lancinant des habitants de notre département d'une politique durable à la fois réductrice des inégalités et créatrice de richesses ? »

Le reste est littérature partisane. L'action politique ne devrait avoir pour finalité ni d'ériger un pré carré, ni de satisfaire un ego, encore moins de se borner à défendre la bannière d'un parti. Dans les circonstances graves que connait notre pays, la grandeur de l'action politique est d'assumer se mettre en situation de peser sur le devenir de notre société, défendre nos valeurs républicaines et transformer nos convictions en actions efficientes.




Savoir s'appuyer sur l'énergie des citoyens

Pour y réussir, encore faudrait-il savoir se nourrir de l'énergie de nos concitoyens ; pas seulement de leur bulletin de vote, surtout quant l’abstention va crescendo.

A RenouveauPS13, nous n'acceptons pas que l'action politique se résume à une course de petits chevaux où une frange des militants se tournent et se retournent vers des « leaders » dans le seul espoir d'être récompensés. Il nous faut donc à la fois savoir retrouver le sens du collectif et de l'action efficace ; fuir les palabres et les déclarations creuses pour construire des expériences pratiques exemplaires dans leur capacité à incarner nos valeurs et, avant même d'arriver ou d'exercer le pouvoir, présager les actions préconisées. Et là où nous sommes, savoir nous nourrir des expériences, des énergies qui existent dans la société. Cette pédagogie de l'exemple est essentielle. Elle peut se révéler une nouvelle façon de faire de la politique où l'innovation sociale s'affiche comme un vademecum militant. Terminées les motions, enterrées les AG et les réunions de section où la tactique dispute le vide d'un positionnement soit-disant idéologique, aux abysses de l'âme humaine, quand les donneurs de leçons habillent leurs ambitions d'envolées dogmatiques.

Qu'avons-nous donc vu ces dernières semaines ?

Au plan départemental, le pire est toujours certain et rien, absolument rien dans les analyses et les comportements n'a permis à nos concitoyens de se persuader que les socialistes des Bouches du Rhône avaient compris le message qui leur a été adressé. Ceci est d'autant plus dommageable que nombre de déclarations ont tenté de faire croire que nous subissions le désaveu national, ni plus, ni moins.

La réalité est que nos résultats sont le fruit d'une double peine : au désamour à l'égard des socialistes au niveau national, s'est ajoutée la censure à l'égard des socialistes au niveau local. Cette dernière, outre les dissidences a entraîné des prises de positions pendant et après les élections qui montrent la césure de notre Parti à l'égard du monde réel. Au parti qui portait jadis l'espoir de « Changer la vie », les électeurs ont répondu « Dégagez ! » Adepte du slogan, le président du Conseil général se l'est appliqué à lui-même. Chantres de l'alliance avec la droite sur la réformes territoriale, une bonne partie des conseillers généraux ont fait de même, ou sont en passe de le faire. La prochaine tête de liste aux élections sénatoriale s'est elle exercée à d'autres circonvolutions : refaire le match. Avec des si, ce n'est donc plus seulement Paris que l'on peut mettre en bouteille. Et pour être sur d'atteindre les abysses, la fédération socialiste a engendré une direction digne d'un politburo long comme un jour sans pain dont la caractéristique première est d'afficher aucune direction lisible autre que celle des échéances des procès de responsables actuels ou anciens, invités à s'asseoir sur les bancs des prévenus.

Un commentateur non dénué d'humour constaterait que dans les Bouches du Rhône, le Parti socialiste a renoncé à se soucier de son image, puisqu'il a réussi à n'intéresser bientôt plus personne.

Mais de cette situation extrême, nous ne pouvons nous satisfaire. Si RenouveauPS13 a pris toute sa place dans les combats municipaux, notre Parti reste loin du renouveau, d'autant plus qu'il paye cher l'erreur funeste orchestrée par le national, que ce dernier s’apprête d'ailleurs à renouveler.

Derrière l'appel à l'unité, s'est caché le spectre du laisser-faire. Nous avions montré comment les enseignements des primaires ont abouti à un yalta mortifère portant la genèse d'un résultat catastrophique. Et aujourd'hui, les électeurs ne comprennent toujours pas que dans notre Parti des pans entiers s'opposent à la métropole, considèrent avec bienveillance la machine infernale clientéliste de l'aide aux communes et restent adeptes de la servitude volontaire au service du Conseil général. Dans ces conditions, comment alors pourraient-ils s'imaginer une seule seconde, nous accorder leur confiance ?

Et pourtant, face à cette évidence notre Parti continue d'encourager les allégeances : chaque élu est libre de faire comme il l'entend sur son territoire. Notre Parti fonctionne comme un cartel électoral alors même qu'il se fait laminer et continuera de l'être s'il ne comprend pas que le monde a changé.

Le Parti socialiste est-il en capacité de comprendre que le Monde a changé ?

Les dernières décisions peuvent nous faire craindre le pire. D'un côté, nous sommes assaillis par le ferment d'une idéologie rétrograde. Non pas qu'il n'existe qu'une seule ligne politique. Mais la réalité commande de comprendre que la mondialisation est là, bien présente. S'il est légitime d'en discuter des mesures, il est impossible de continuer à se mettre la tête dans le sable et faire croire au grand soir, d'autant plus si l'on reste soi-même, adepte de l'économie de la rente.

De l'autre, le choix a été fait de donner une nouvelle tête au Parti socialiste. Le drame est que le seul choix disponible aura été d'aller chercher un courant de pensée et une pratique politique forgée il y a plus de trente ans concomitamment dans les rangs de l'extrême gauche et d'une mutuelle étudiante. Le principe d'efficacité recherché est fondé sur un alliage qui pourrait se révéler bien moins solide qu'il n'y paraît en surface.

Nous avons tous reçu dans nos boites aux lettres le compte-rendu du Conseil national. Ceux qui sont allés jusqu'à la dernière page, auront pointé l'annonce des mesures décidées et votées pour notre fédération, celles-là même que la direction vient d'annuler. En a-t-elle le droit ? En tout les cas, sous la pression du Conseil général et de ses affidés, elle nous place devant le fait accompli. Et continue dans le même temps, de creuser le fossé qui nous sépare de l'efficacité politique.

Réussir à faire vivre notre pacte républicain

Cette efficacité commanderait la mise en œuvre des mesures pour lesquelles RenouveauPS13 a plaidé depuis des années. En pure perte ? Non, car il existe dans les Bouches du Rhône des socialistes de conviction qui partagent l'absolue nécessité de tourner la page du système en place afin d'être en situation de s'adresser directement aux électeurs et promouvoir des expériences pratiques exemplaires. Ce sont les seules qui comptent aujourd'hui. Et laissons les adeptes des réunions stériles à continuer de peser au trébuchet les vassalités. Dans cette période trouble, notre responsabilité première est bien de réussir à faire vivre notre pacte républicain. 

Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



Version téléchargeable.


Nos propositions pour sortir de l'impasse