La lettre hallucinante des guérinistes

Samedi 6 avril 2012


Ils n'ont honte de rien. Voici la lettre adressée aux militants par les plus patentés des guérinistes. Sous prétexte de militantisme et de non respect des procédures, voici les menaces à peine voilées adressées à la tutelle avec une convocation à la fédération pour le mercredi 10 avril à 18 heures pour venir à la rencontre des deux camarades du national (sic).



***

Lettre ouverte à tous les camarades socialistes des Bouches-du-Rhône

Mes Chers Camarades,

Ce mardi 19 mars, le bureau national a placé sous tutelle la direction de la fédération des Bouches du Rhône.

Cette décision est injuste et irrespectueuse.

Nous secrétaires fédéraux, choqués par cette décision discrétionnaire, avons choisi de prendre la parole en vous écrivant, tout en rendant public le courrier que nous vous adressons. La fédération a respecté à la lettre toutes les demandes de la direction nationale et a appliqué scrupuleusement les préconisations du rapport Alain Richard.

Depuis le conseil national du 8 juin 2010 relatif à la rénovation, un congrès doit être organisé dans les six mois qui suivent une élection présidentielle et au mi-mandat du quinquennat. François Hollande ayant été élu le 6 mai dernier à la Présidence de la République, la direction nationale a souhaité l’organisation du congrès de Toulouse les 26, 27 et 28 octobre dernier.
Cette phase de congrès a été, vous le savez tout comme nous, l’occasion pour tous les militants des Bouches-du-Rhône, du dépôt des contributions en juillet, en passant par les débats en section et à la fédération et enfin par la campagne pour le poste du premier fédéral, d’exprimer ouvertement la confiance ou la défiance qui nous habite vis-à-vis de la direction de la fédération et de son activité au cours de ces dernières années.

Au terme d’une campagne interne d’une rare violence, Jean-David Ciot a été réélu Premier secrétaire fédéral avec près de 72% des voix le 15 novembre dernier.

Personne ne conteste cette victoire et Jean-David Ciot, patient et soucieux de ne froisser ni les uns ni les autres, a, dans un esprit de consensus et avec un rare sens du devoir, accepté, de retarder la mise en place des instances fédérales, à la demande de la direction nationale.
Ce n’est donc que le jeudi 14 mars qu’il a présenté les instances devant un conseil fédéral, boycotté par ceux qui avaient été désavoués par le vote des militants.
Que reproche-t-on aujourd’hui à la fédération si ce n’est d’avoir une majorité solide et unie autour de son premier secrétaire ?
Est-il encore possible de respecter le vote des militants ? Doit-on désormais penser que ces derniers ne pèsent rien face au poids de quelques ambitions marseillaises ?
Il faut rappeler, face à cette situation ubuesque, ce que nous avons tous subis depuis plus de deux ans sans jamais perdre le sens du militantisme et du devoir ?
Après les attaques incessantes d’Arnaud Montebourg contre la fédération, le premier fédéral d’alors a sollicité Martine Aubry afin qu’elle diligente une enquête sur le fonctionnement de notre fédération.
Dans un esprit de respect et de responsabilité, le contrat de rénovation, recommandé par le rapport Richard rendu public le 5 juillet 2011, a obtenu 81,79% des suffrages exprimés, à l’occasion d’un vote militant le 21 juillet 2011.

Dès septembre 2011, la mise en œuvre des 10 préconisations du contrat de rénovation a débuté, alors que les candidats aux élections législatives étaient désignés par Paris.

Au mois de mars 2013, force est de constater que de nombreux changements ont eu lieu : transferts volontaires ou d’office d’une section à une autre afin de militer là où nous résidons, changement de secrétaire de section si ce dernier est collaborateur parlementaire ou fonctionnaire d’une collectivité, stabilisation géographique des sections.
Ces modifications n’ont pas toujours été parfaitement expliquées et sont quelquefois restées incomprises. Mais elles ont été mises en œuvre dans le cadre d’une discipline qui honore l’ensemble des militants socialistes des Bouches-du-Rhône.

Ainsi, les préconisations de la direction nationale sont effectives, à l’exception évidemment de celles applicables post congrès !
Et pour tout remerciement de cette conduite exemplaire, la direction est placée sous tutelle. C’est incompréhensible et difficilement acceptable.
Comment ne pas mesurer l’écœurement qui peut légitimement saisir les militants dévoués, qui voient leur engagement, sincère, être remis brutalement en cause ? Vous êtes les chevilles ouvrières sur lesquelles pèse toute l’organisation du parti. Sans vous, rien n’aurait été possible, aucune campagne n’aurait été menée !

Nous pensons à vous, chers camarades.
Car malgré des attaques incessantes, malgré une mise au pilori inqualifiable, vous n’avez jamais cessé de militer pour les valeurs fondamentales socialistes.

Ainsi, près de 1500 d’entre nous ont œuvré à la réussite de la primaire citoyenne des 9 et 16 octobre 2011. Sans jamais nous plaindre, nous avons contribué à la victoire de François Hollande et à l’élection des députés, offrant ainsi une majorité solide et loyale au Président de la République et au Premier Ministre pour engager le changement.

En vertu des fonctions qui nous incombent à la fédération, nous tenons à vous présenter nos plus sincères excuses pour toutes les déceptions que des ambitions personnelles marseillaises vous infligent. La fédération n’est pas une entité abstraite et impalpable. La fédération, c’est nous tous. Affaiblir la fédération et la stigmatiser par le dénigrement simpliste et l’opportunisme, c’est affaiblir le parti socialiste et c’est mettre en péril l’avenir de la principale force de gauche dans les Bouches-du-Rhône.
Dans ce contexte, il n’est pas question pour nous d’entrer dans une logique qui lance une mécanique infernale qui produira inéluctablement de cruelles déconvenues et de lourdes défaites.
Vous pouvez compter sur notre entière détermination à vous entendre et à vous recevoir.


Signataires :

KINDA Vincent
BISMUTH Robert
GIRARD Ludovic
GUITA Sadry
PIETRI Fernand
MICHELANGELI Jennifer
HAMMOUCHE Louisa
CAPECCI Louis
AZOUZ Oula
SOW Sylvie
LORENZI Melanye
LORENZI Antoine
LORENZI Harold
Me BOUKHELIFA Hacen
REBBADJ Salah
CAILLAULT Christophe
JAREMA Lionel
DEGIOANNI Sophie
LINARES Charly
POLI Patrice* 
REDON Willy

* Ce dernier a dénoncé l'usurpation de sa signature


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Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



Version téléchargeable.


Nos propositions pour sortir de l'impasse