Les militants de conviction de la fédération des Bouches-du-Rhône ne trouvent pas leur compte dans le rapport de la Commission Richard

Mardi 5 juillet 2011


Le collectif RenouveauPS13 vient de prendre connaissance du travail réalisé par la commission d’enquête menée par Alain Richard ainsi que des conclusions pratiques proposées à la direction nationale du Parti Socialiste.
Il regrette que le rapport masque l’évidence d’un système organisé. Ainsi, malgré les déviances soigneusement égrenées, le parti pris est de les adoucir et de ne pas les agréger pour les considérer comme un système clientéliste. Pourtant, c’est bien ce système qui permet de contrôler notre fédération en noyant la voix des militants de conviction sous un tombereau de militants d’intérêt et de militants de complaisance.
La direction nationale fait le choix d’une demi-mesure alors que le comportement encore récent de parlementaires de notre fédération montre l‘absence de retenue et de convivialité rendant le rapport déjà caduque de ces points de vue. Pour sortir de la crise, une réelle organisation  collégiale, démocratique et citoyenne se devait de faire le pari de l’audace sans peser et soupeser chacune des mesures à l’aune des soutiens et des incidences supposées sur les primaires et la vie des courants.
Concernant les mesures décidées par la direction nationale :
1/ RenouveauPS13 s’inquiète des contrevérités que contient le rapport : absence de contestation de l’élection du président du Conseil général à la tête de la fédération en violation des statuts du Parti ; absence de  critique de la gestion clientéliste du Conseil général ; absence de mention des rétorsions aux esprits libres
2/ RenouveauPS13 pense qu’il est pour le moins paradoxal, et voué à un échec certain, que le travail de rénovation suggéré par la direction nationale soit majoritairement confié à ceux qui sont aujourd’hui les animateurs et les bénéficiaires d’un tel système. Notre collectif demande en conséquence que la direction provisoire chargée de mettre fin à ces pratiques soit réellement collégiale et démocratique, fondée sur la mise en œuvre d’un mandat strict et assorti de mesures de mise sous tutelle si ce mandat n’était pas menée à bien dans un délai déterminé
3/ RenouveauPS13 récuse la possibilité d’élire un premier secrétaire avant le prochain Congrès car ce serait accepter le dévoiement du caractère permissif de nos statuts organisant le recrutement de militants obligés.
Nous ne sacrifierons pas notre droit à obtenir un fonctionnement démocratique de notre fédération. C’est la volonté des militants de conviction de notre fédération, ainsi que bon nombre des électeurs qui auront à décider de leur participation aux primaires à l’automne prochain et dont la Commission fait semblant de croire qu’ils ne se sont pas déjà détournés de notre Parti.
Chacun est alors à même de juger  de quel côté se situent l’audace et l’ambition au service de nos idées, alors qu’en même temps le rapport mentionne le souhait d’engager le dialogue. Il semble surtout que ce soit la crainte qui ait gouverné sa rédaction, comme si appeler un chat un chat, revenait à ouvrir la boîte de Pandore.
Dans les jours qui viennent, notre collectif sera amené à poursuivre par une analyse détaillée les éléments du rapport, les conclusions des échanges au bureau national se réunissant ce jour et les confrontera avec les réalités du terrain.
Sans attendre, vous trouverez les termes d’échanges suivis avec Alain Richard et la direction nationale, mais finalement ajournée sine die par cette dernière.

***
Pour aller plus loin, téléchargez notre communiqué de presse

2 commentaires:

  1. Ce rapport Richard a été rédigé par un trotskyste ?

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  2. On est avec vous courage! Un camarade de la Loire.

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Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



Version téléchargeable.


Nos propositions pour sortir de l'impasse