Message de notre ami Jean-Claude Boscher à Harlem Désir et Benoît Hamon

lundi 5 septembre 2011

Chers camarades,

La justice est sur le point de mettre au jour , à la faveur d’une nouvelle étape de procédure, l’étendue et la profondeur de la corruption organisée par les frères Guérini et leurs complices et obligés.
Vous venez, cher Harlem, de prendre des positions fermes sur l’attitude du parti dans l’hypothèse d’une mise en examen de JN Guérini  le 8 septembre 2011 et je vous en sais gré.
Mais, la mise à l’écart de JNG du parti ne suffira pas car, en 10 ans, de pouvoir absolu et de clientélisme systématique, le mal est profond et nombreux sont les cadres et élus qui ont profité et profitent encore du système. J’ai été auditionné par Alain Richard. Je suis sorti confiant de cette audition cordiale.
Je pensais que la commission, avait  compris que la main mise politique des Guérini sur le parti était à finalité maffieuse, que la commission  avait compris  que la démarche  passait par  la désignation, à coup de fausses cartes et de votes truqués(rapport Bodin), des candidats aux fonctions électives permettant ainsi  la  conquête des collectivités par des « obligés » donnant  alors  accès  aux marchés publics et autres sinécures. L’affairisme et le siphonage des collectivités pouvait alors prospérer.

Chers camarades, La commission, j’en suis sûr, avait compris que nous étions face à un « système ». J’ai donc pris un gros coup sur la tête lorsque le rapport Richard   est sorti et a été approuvé à l’unanimité par les dirigeants à l’exception d’Arnaud Montebourg . Ce rapport  propose une médication pour les cors aux pieds alors que manifestement la jambe est gangrénée. Le résultat a été les fanfaronnades et menaces de JNG qui disait-il avait gagné puis,  l’élection dans la foulée de JD Ciot comme 1er secrétaire fédéral et la défaite de ceux, peu nombreux qui, quelquefois depuis des années , avaient eu localement le courage de dénoncer  un système détestable. En approuvant le rapport Richard , le parti a fait les gros yeux mais, il a   cautionné ce système….j’ai eu honte.
Oui mes camarades, j’ai pris, nous avons pris un coup sur la tête ,  et c’est le parti qui nous l’a administré.
En ce qui me concerne, à maintes reprises, devant ma section puis par écrit avec souvent des lettres RAR j’ai alerté la direction, dont vous-mêmes Harlem et Benoit, mais sans réponse autre que le « fameux »  rapport Richard (cf quelques textes d’alerte que je vous ai envoyés voici plusieurs mois) .
J’ai dit,  écrit et je maintiens que je suis respectueux du travail accompli par Martine Aubry. J’ai confiance en elle et dans votre équipe mais localement, vous avez manqué de lucidité et de courage.
Ce que je craignais se réalise, ayant  refusé de prendre les décisions courageuses qui s’imposaient au bon moment (c'est-à-dire depuis des années…et oui mon cher François !)  c’est finalement un juge qui vous contraint à agir et nous ne sommes plus dans le traitement des  cors aux pieds !

Vous pourrez décider d’exclure JNG du parti, vous aurez sans doute du mal à le faire démissionner de la Présidence du CG 13 et nous allons payer tout ceci très cher.

Les mesures à prendre sont difficiles mais désormais inévitables :
-          Exiger la démission immédiate de JD Ciot (je rappelle qu’un recours en annulation de son élection est pendant). C’est un complice des Guérini, il doit être démissionné par la direction du parti.
-          Une direction fédérale (délégation spéciale)  provisoire (restreinte) doit être désignée par la direction nationale et mise en place pour mettre en œuvre les préconisations du Rapport Richard mais aussi pour préparer et soumettre à la direction les investitures pour les fonctions électives (présidence du CG, législatives) et préparer les « primaires » pour les prochaines élections municipales dans les BdR et notamment à Marseille.
-          La délégation spéciale  désignée et contrôlée par le national doit être investie de pouvoirs exceptionnels et ceci jusqu’aux municipales de 2014.
-          etc

Chers camarades, il n’est pas impossible que, dans les mois prochains, il faille beaucoup plus de courage aux militants locaux qu’aux responsables nationaux, pour rebâtir un outil politique qui a été détourné à son  profit par un clan.

Bon courage à vous deux.
A votre disposition.

Amitiés socialistes.


Jean-Claude Boscher

1 commentaire:

  1. tout à fait d'accord, et j'ajouterais, il faut ajouter à cette liste, les maires imposés ainsi que les conseillers géneraux, décisions, ... qui ont étés pris par le systeme guerini
    jb

    RépondreSupprimer

Vous êtes invités à laisser des commentaires. Ces derniers sont modérés par renouveauPS13.

Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



Version téléchargeable.


Nos propositions pour sortir de l'impasse