Bouches du Rhône : un premier tour des primaires en trompe l’oeil

Vendredi 14 octobre 2011

Il est parfois surprenant de voir que les commentateurs ne vivent pas du tout les mêmes réalités que les acteurs. Pour RenouveauPS13, cette primaire a commencé très tôt : à l’heure où se mettent en place les stratégies habituelles de répartitions des bureaux de vote, où les présidents et les assesseurs des différents candidats sont désignés pour que tout se passe correctement. Mais de la correction, ils ont leur propre définition.
Et visiblement celle des barons locaux, vassaux du système, est bien différente de la définition usuelle. C’est pourquoi au premier tour des primaires, nous avons ciblé un certain nombre de secteurs sensibles où les habitudes sont tellement ancrées et la tentation trop grande avec le prix de la voix à 1 euro, où nous avons fait acte d’une présence dissuasive, visiblement inattendue.

Ce sont donc des citoyens de conviction qui auront passé la journée dans les bureaux de vote au nom de RenouveaupPS13 sans autre forme d’accréditation que la simple volonté de traduire en actes l’appel de notre premier secrétaire Harlem Désir de mettre fin au système clientéliste buco-rhôdanien.

Alors bien sur, au moment des résultats chacun pouvait se féliciter que tout se soit bien passé, en passant en pertes et profits les intimidations ou altercations provoquées par les tenants d’un système borgne.

Au-delà d’une incapacité à partager les réalités du terrain, il en est une autre des chiffres et des significations. On passe sur le mandataire d’Arnaud Montebourg qui, bien installé à la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, ne voit pas dans le résultat de son candidat une adhésion des électeurs à la lutte contre le système en place (sic), pour se concentrer sur la réalité des 70 186 votants des Bouches du Rhône. Loin de représenter une adhésion à la fédération, il s’agit bien de l’expression d’un électorat de gauche en rupture avec les jeux florentins, alliances et mésalliances. Un rapide calcul montre que, par rapport aux seules 2000 cartes remontées depuis le début de l’année, l’électorat mobilisé pour la primaire est 35 fois plus important. De quoi montrer, n’en déplaise aux commentateurs zélés, l’absence de représentativité d’un appareil discrédité. Au niveau national en effet, le même ratio peut être évalué de 1 pour 12 (2 661 284 votants pour 220 000 adhérents).

De quoi aussi mesurer le discrédit qui pèse sur notre fédération. Avec un appareil largement mobilisé derrière Martine Aubry, une conseillère générale vestale du système, Mme Lisette Narducci, qui dit à tour d’interview que “Jean-Noël Guérini soutient Martine Aubry”, on arrive au résultat que nous avions annoncé et commenté : le discrédit entraîne dans sa chute l’ancienne première secrétaire à un étiage de 28 %. Car à force de s’aligner sur la terminologie du “retrait du président du Conseil général” pour Mme Aubry et celle du “dépaysement de la procédure” pour M. Hamon, il ne s’agit ni de ténacité ou de force, mais d’une cruelle cécité.

Cette réalité en trompe l’œil, puise aussi ses racines dans l’attitude d’élus guidés par la recherche d’une réassurance, soucieux de faire face au constat “les investitures c’est Martine” par “il faut me faire bien voir”. Mais avec le faible niveau de participation où les footballeurs à crampons comme les adhérents sans nom n’ont pas pu trouver leur chemin jusqu’aux urnes, il reste la réalité d’élus discrédités, sans aucune capacité d’exemplarité que celle à mobiliser une clientèle qui, de plus en plus, va jusque leur dire “s’en battre l’oeil de leurs combines”.
Ainsi va dans le département des Bouches du Rhône la vie politique socialiste où, plus que jamais, il reste à traduire dans la réalité, la volonté largement partagée de mettre un terme au système clientéliste en place.

Pour réussir, notre Parti doit dans les semaines qui viennent, sans tarder :
1/ mettre en œuvre les moyens statutaires du Parti socialiste pour amener à la démission du président du Conseil général des Bouches du Rhône, condition indispensable pour mettre fin au système dénoncé ;
2/ faire désigner par son bureau national notre candidat à la présidence du Conseil général des Bouches du Rhône qui puisse faire de la lutte contre le clientélisme un projet politique ;
3/ dans une perspective essentielle de renouvellement, confier le contrôle des investitures aux prochaines élections législatives à la direction nationale du Parti socialiste
4/ examiner le recours de RenouveauPS13 pendant devant la Commission nationale des conflits visant l’annulation de l’élection du 21 juillet et de la désignation d’une nouvelle direction fédérale…

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Le texte fondateur du 27 mars 2011

La situation actuelle nous impose d’agir



La réalité est cruelle. Les résultats des élections cantonales sont catastrophiques. Notre Parti est déphasé par rapport au reste du pays. Nous perdons des sièges, alors que nous devrions en gagner. Et, pire encore, nous perdons notre âme en laissant un espace politique béant devant la droite et le Front national.



Tous les jours nous découvrons par la Presse qu’un système a été mis en place et que notre territoire cumule :


* des pratiques népotiques ; quand il y a confusion des intérêts privés avec ceux de la collectivité ;


* des pratiques corruptives ; qui caractérisent l’utilisation abusive de biens publics ;


* des pratiques claniques ; quand les soutiens sont régulièrement accordés à certains réseaux d’influence ;


* des pratiques autoritaires ; quand les arbitrages sont rendus sur des intérêts autres que ceux guidés par l’intérêt général ;


* des pratiques clientélistes ; quand les pratiques visent à se constituer des obligés par distorsion de la nécessaire proximité.




Cette rupture du principe d’égalité entre les citoyens tellement loin du "socialisme des comportements" que Léon Blum appelait comme une exigence, constitue un facteur puissant de rejet de nos concitoyens, tout particulièrement les plus défavorisés. Cette crise de valeurs nous rend incapables d’être attractifs pour les batailles futures aussi bien dans le département, que pour la ville de Marseille. Nos idées et nos valeurs socialistes sont confisquées et instrumentalisées.


Pour nous militants socialistes des Bouches du Rhône, toutes ces pratiques déviantes doivent être proscrites et des enseignements de la situation présente, tirés sans mesure dilatoire. Continuer à agir comme si de rien n’était, est une faute politique majeure, que nos concitoyens ne manqueront pas de nous reprocher.



Aussi, nous demandons de façon immédiate :


* de faire appliquer les statuts de notre Parti. Article 16.1 (Les fonctions de Président(e) de Conseil général sont incompatibles avec celles de Premier Secrétaire fédéral.) ; de ce fait, annuler l’élection du dernier trimestre 2010, en se laissant le temps d’organiser une nouvelle élection ;


* avant le rétablissement d’un fonctionnement démocratique exemplaire, suspendre tout vote organisé par notre fédération dont celui convoqué le 29 mars 2011 ; de ce fait, procéder à la désignation de notre candidat à la Présidence du Conseil général telle que prévue par le Code général des collectivités territoriales en proscrivant toute procuration et en accord avec nos partenaires politiques naturels au bénéfice d’un candidat dont le mandat aura été renouvelé lors des scrutins des 20 et 27 mars ;


*rendre impossible à titre provisoire, la tenue d’une responsabilité fédérale (à partir de secrétaire de section) avec celui de salarié d’une collectivité dont nous assurons l’exécutif ; prendre la responsabilité de l’établissement de la liste des adhérents de la fédération ; suspendre le rôle de la fédération dans le processus de désignation des candidats aux prochaines élections.



Etre militant politique, élu ou non, n’est pas un coupe file pour passer devant nos concitoyens que l’on prétend servir. Par une action résolue, notre Parti saura faire preuve de lucidité et porteur d’une nouvelle exemplarité, sans rester les bras croisés face aux évènements.


Notre tâche ne fait que commencer, nous voulons le renouveau du Parti socialiste dans les Bouches du Rhône, il est donc fondamental de se donner des règles qui seront constitutives de la reconstruction de notre fédération.


Nous voulons libérer le Parti et d’abord nous libérer nous-même des habitudes et des formes de dépendances à l’égard de groupes de pressions ou d’élus qui ont bâti autour d’eux, à des fins d’investitures, de véritables « machines » qui n’ont plus rien à voir avec le Parti dans lequel nous sommes librement engagés.



A chaque adhérent(e) libre de notre fédération socialiste de rejoindre le mouvement, d’ouvrir le débat dans sa section, de faire connaître sa volonté de mettre fin aux pratiques déviantes, de faire des propositions dans le respect mutuel pour que la peur change de camp et le renouveau trouve une réalité, au-delà des maux.



Version téléchargeable.


Nos propositions pour sortir de l'impasse